Les 33 martyrs de Mélitène : saints Hiéron, Nicandre, Hésychius, Athanase, Marnas, Barachus, Valère, Xanthe, Théodule, Callimaque, Eugène, Théodoque, Epiphane, Maximien, Claudien, Théophile, Dorothée, Theodote, Anicet, Eutychès, Hilarion et leurs compagnons (IIIème s.) ; saint Lazare, ascète au Mont Galèse, thaumaturge (1054) ; saints Auctus et Taurion et sainte Thessalonicée, martyrs en Macédoine ; saint Zosime, higoumène de Vorbozomsk ; saint Amarant, martyr à Albi (IIIème s.); saint Ruf, évêque de Metz (IVème s.) ; saint Baudin, évêque de Tours (VIème s.) ; saint Agmer, évêque de Senlis (VIIème s.) ; saint Florent, évêque de Strasbourg (vers 660) ; saint Willibrord, archevêque d’Utrecht (739) ; saints néo-martyrs de Russie : Cyrille, métropolite de Kazan, Alexandre (Kourmychsky), Michel (Goussev), Alexandre (Krylov), Nicolas (Romanovsky), Alexis (Moltchanov), Paul (Borissoglebsky), Basile (Krasnov), Paulin (Staropolev), prêtres, Jean (Mochkov) et Benjamin (Vladimirsky), diacres, Nicolas (Philipov), Élisabeth (Sidirov) (1937), Serge, archevêque d’Eletsk, Nicolas (Troïtsky), prêtre et Georges (Yourneve) (1937).
SAINT HIÉRON
Saint Hiéron était originaire de Tyane (Cappadoce). Il vivait simplement et paisiblement du travail des champs sous le règne tyrannique de Dioclétien et Maximien (vers 290). Non contents de persécuter les chrétiens, ces deux despotes faisaient enrôler de force dans leur armée tous les hommes valides et vigoureux, pour les faire servir à leur soif de conquête. Hiéron était réputé dans toute la région de Cappadoce pour sa force et sa vaillance, c’est pourquoi le gouverneur Lysias décida de le ranger dans ses troupes. Il envoya deux soldats l’arrêter, un jour où il travaillait aux champs. En les voyant, Hiéron comprit immédiatement la raison de leur venue, et que l’enrôlement ne signifiait pas seulement affronter les risques de la vie militaire, mais surtout qu’il l’obligerait à renier sa foi au Christ pour sacrifier à l’empereur, considéré comme un dieu par les Romains. Saisissant sa bêche par le manche, il se rua sur les soldats et les mit en fuite en leur causant de sérieuses blessures. Ils revinrent un peu plus tard avec des renforts et trouvèrent le saint réfugié dans une grotte avec dix-huit parents et amis. Pour éviter un combat sanglant, Hiéron accepta, sur les instances de son frère Cyriaque, de se livrer aux soldats et d’être conduit auprès du gouverneur à Mélitène.
Le soir venu, un ange apparut au saint et lui annonça qu’il se dirigeait non vers des combats pour un royaume terrestre, mais vers l’ultime et glorieux combat, lequel lui ouvrirait les portes du Royaume éternel. Le lendemain matin, tout à sa joie, le saint annonça à ses parents, qui avaient été arrêtés avec lui, que Dieu lui avait révélé le mystère préparé par sa Providence et que désormais le chemin de la captivité se confondait pour lui avec celui qui conduit au Ciel. Parvenu à Mélitène, il fut emprisonné avec trente-trois autres chrétiens. Dès lors, il passa son temps à les confirmer dans la foi et à les encourager à offrir leur vie à Dieu comme un sacrifice de louange.
Le saint martyr comparut devant le gouverneur qui l’accusa d’orgueil pour avoir résisté aux ordres de l’empereur et méprisé les idoles. Lorsqu’on lui apprit, en outre, que c’était Hiéron qui avait mis en fuite les soldats à coups de bâton, le tyran, au lieu d’admirer son courage, ordonna qu’on le soumît à la torture et qu’on lui tranchât la main. Après avoir supporté ces supplices avec allégresse, il fut jeté à nouveau en prison, dans l’attente d’un second interrogatoire. Un de ses compagnons de captivité, Victor — qui lui était apparenté — fit venir en cachette le geôlier et, par crainte des tortures et des tourments qui l’attendaient, lui proposa de lui céder son champ en échange de son évasion. Lorsque le soldat du Christ Hiéron apprit la fuite de Victor, il fondit en larmes, se lamentant sur le triste sort de son compagnon qui, pour sauver sa vie éphémère, venait de se priver de la vie éternelle et des délices sans fin réservées aux élus, pour se condamner aux flammes de l’enfer. Pressentant que l’exécution ne tarderait pas, il fit venir ses parents, qui avaient été relâchés, pour leur confier ses dernières volontés. Il demanda à sa sœur Théotimie de se charger de la célébration annuelle de sa mémoire et lui fit promettre de remettre la relique de sa main à sa pauvre mère aveugle, en guise de consolation dans sa détresse.
Le quatrième jour, il comparut à nouveau devant Lysias avec ses compagnons. Le gouverneur les fit frapper au moyen de verges, mais sans rien obtenir d’autre qu’une confession plus ardente de leur foi, aussi donna-t-il l’ordre de les décapiter. En marchant vers le lieu de leur supplice, les martyrs chantaient le long psaume des fidèles serviteurs de Dieu : Bienheureux ceux qui sont irréprochables dans la voie, qui marchent selon la Loi du Seigneur (Ps 118).
Quelque temps après l’exécution, les parents du saint demandèrent à acheter ses reliques. Le gouverneur avide profita de l’occasion pour demander la contrepartie de leur poids en or. Il accepta aussi que l’on bâtît une église en l’honneur de saint Hiéron sur les lieux de son martyre.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire des saints martyrs, ton 4
Tes Martyrs, Seigneur, ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité pour le combat qu’ils ont mené; animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans et réduit à l’impuissance l’audace des démons; par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire de saint Lazare, ton 8
Dans tes prières de toute la nuit, tu as fait pleuvoir sur ta colonne les flots de tes pleurs et dans tes profonds gémissements, tu as fait produire à tes peines cent fois plus; en pasteur, tu accordes à qui t’approche le pardon; vénérable Père Lazare, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
Kondakion des saints martyrs, ton 4
Porteur de brillante clarté, le chœur des Martyrs, se levant en esprit, a projeté sur l’Église en ce jour les rayons de ses merveilles; célébrant leur sainte mémoire, Sauveur, nous te demandons de nous sauver, par leurs prières, de tout danger, dans ta divine miséricorde et ton amour pour les hommes.
Kondakion de saint Lazare, ton 8
Tes peines dépassant la nature et tes exploits ont fait l’admiration des Anges mêmes te voyant; c’est pourquoi tu as reçu la couronne donnée par Dieu. Grâce au crédit que tu possèdes auprès du Seigneur, sauve-nous de tout péril, afin que nous puissions te chanter: Réjouis-toi, très-sage Père et bon Pasteur.
ÉPITRE DU JOUR
I Thess. I, 6-10
Vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n’avons pas besoin d’en parler. Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XI, 1-10
Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples. Il leur dit : Quand vous priez, dites : Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation. Il leur dit encore : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, même s’il ne se levait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. Et moi, je vous dis : Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe.