Sainte Pélagie (457), sainte martyre Pélagie d’Antioche, vierge (303), sainte Thaïs, pénitente à Alexandrie (IVème s.), sainte Benoite, vierge, martyre à Laon (362), sainte Libaire, vierge et martyre dans les Vosges (IVème s.), saint Calétric, évêque de Chartres (v. 573), saintes Porcaire et Pallade (Vème s.), saint Grat, évêque de Chalon-sur-Saône (652), saint Évode, évêque de Rouen (VIème s.), saint néo-martyr Jean de Prousse (XIII-XIVème s.), saint Dosithée de Pskov (1482), saint Tryphon, archimandrite de Vyatka (1612), saint moine et néo-martyr Ignace le jeune (Bulgarie, 1814), saints néo-martyrs de Russie : Démètre, archevêque de Mojaïsk et avec lui Jean (Khrenov), diacre, Ambroise (Astakhov) et Pacôme (Tourkevitch), moines, Tatienne (Besfamilny), moniale, Nicolas (Rein), Marie (Volnoukhina), Nadejda (Ajguerevitch) (1937), Jonas, évêque de Velij, Séraphim (Chtchelokov), moine, Pierre (Nikotine), Basile (Ozeretskovky), Paul (Preobrajensky), Pierre (Ozeretskovsky), Vladimir (Speransky), prêtres, Victor (Frolov), Jean (Rybine), Nicolas (Kouzmine), Elisabeth (Kouranov) (1937), Barlaam (Efimov), moine (1930).
SAINTE PÉLAGIE, LA PROSTITUÉE REPENTANTE
Sainte Pélagie vivait à Antioche, probablement dans la deuxième moitié du Ve siècle. Elle s’appelait alors Marguerite, et se livrait à la danse et aux plaisirs impurs. Prostituée la plus connue de cette grande ville, elle avait tiré de ses débauches une fortune considérable, qu’elle n’utilisait qu’à parer son corps d’atours précieux et de parfums voluptueux, pour attirer de nouvelles victimes dans ses filets. Elle avait de nombreux esclaves et serviteurs, qui l’escortaient lorsqu’elle se promenait dans la ville, assise sur son char luxueux.
Un jour, l’archevêque d’Antioche, qui avait convoqué une assemblée de quatre-vingts évêques pour régler des affaires ecclésiastiques de la région, invita l’un d’eux, saint Nonnos, évêque d’Édesse, à prêcher devant le peuple dans l’église Saint-Julien. Comme il exhortait ses auditeurs au repentir et à l’amour de la vertu, Pélagie vint à passer devant l’assemblée avec son cortège habituel. Tandis que les évêques présents et les gens pieux détournaient les yeux, saint Nonnos regarda cette femme en pleurant et déclara à ceux qui l’entouraient : « Malheur à nous, paresseux et négligents, qui devrons rendre compte de nos actes au jour du Jugement, car nous n’avons pas mis pour plaire à Dieu, le zèle et le soin que met cette pauvre femme à orner son corps en vue d’un plaisir passager. » Et il passa le reste du jour à verser des larmes sur son propre sort, et à prier ardemment le Seigneur pour la conversion de cette créature.
Le lendemain, Pélagie se trouvait dans l’assistance au moment où Nonnos commentait le saint Évangile au cours de la Divine Liturgie. Les paroles de l’évêque sur le Jugement dernier et l’éternité des peines de l’enfer pénétrèrent dans le cœur de la jeune femme comme une épée effilée et éveillèrent en elle le seul véritable amour, celui de l’Époux céleste. De retour dans son palais, elle écrivit au saint évêque, lui demandant de ne pas la mépriser, malgré sa turpitude, s’il était vraiment disciple de celui qui est venu pour appeler non les justes mais les pécheurs à la pénitence (Mt 9,13), et elle le priait de la recevoir. Nonnos lui fit répondre que, si elle était vraiment décidée à se repentir, elle devrait se présenter à l’église, devant l’assemblée des clercs et du peuple pour confesser ses fautes. Pélagie saisit cette occasion et se précipita vers l’église, en oubliant sa parade et son orgueil d’autrefois. Puis elle se jeta à genoux aux pieds de l’évêque et le supplia de la faire renaître à la vie divine par le saint baptême, afin que le démon et l’habitude ne la rappellent pas à sa vie de débauche. Lors du baptême de Pélagie toute la ville d’Antioche se réjouit pour cette âme qui avait trouvé le salut. Elle fut confiée, pour un temps, à une moniale du nom de Romane, qui l’initia au combat spirituel et à la vie de repentir. Par la prière et le signe de la Croix, elle vainquit ainsi les tentations de retour à sa vie de péché, qui ne tardèrent pas à fondre sur elle.
Ayant distribué toutes ses richesses aux pauvres et affranchi ses esclaves, Pélagie, ainsi libérée de tout attachement au monde, changea ses vêtements féminins pour de grossiers vêtements d’homme, et elle partit en secret pratiquer l’ascèse en Palestine, sur le mont des Oliviers. Elle resta de longues années enfermée dans une petite cellule, luttant chaque jour contre les passions qui s’étaient enracinées dans son corps, et mettant désormais tout le soin qu’elle avait déployé autrefois pour ses toilettes et ses parfums, à l’ornement de son âme pour la vie éternelle. Bien qu’elle vécût dans la solitude, la renommée de ses exploits se répandit parmi les ascètes de Palestine, lesquels croyaient qu’il s’agissait d’un homme. Lorsque la sainte pénitente remit en paix son âme à Dieu, tous les moines de la région se réunirent pour vénérer ses saintes reliques et glorifièrent grandement le Seigneur en apprenant, d’un disciple de Nonnos, la véritable histoire de Pélagie, qui enseigne à ceux qui sont plongés dans les ténèbres du péché à ne pas désespérer, mais à s’engager avec vaillance sur la voie du repentir.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de sainte Pélagie, ton 8
En toi, vénérable Mère, la divine Image se reflète exactement : * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme, qui vit jusqu’en la mort et par-delà; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * sainte Pélagie, avec les Anges dans le ciel.
Kondakion de sainte Pélagie, ton 2
Dans les jeûnes ayant fait fondre ton corps, * en tes prières de toute la nuit * tu suppliais, vénérable Mère, le Créateur, * de t’accorder pleinement la rémission de tes péchés; * et le pardon, tu l’as reçu en vérité * pour avoir manifesté le chemin du repentir.
ÉPITRE DU JOUR
Gal. V, 11-21
Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous! Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc: Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi. Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc VII, 5-16
Les pharisiens et les scribes lui demandèrent : Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains impures? Jésus leur répondit: Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu’il est écrit: Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, En donnant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Il leur dit encore: Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère: Ce dont j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. Ensuite, ayant de nouveau appelé la foule à lui, il lui dit: Écoutez-moi tous, et comprenez. Il n’est hors de l’homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l’homme, c’est ce qui le souille. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende.