Grand Carême
Liturgie des Dons présanctifiés
Saint Eupsyque, martyr à Césarée de Cappadoce (367) ; saints Héliodore, évêque, Desan et Marjab, prêtres, et leurs 270 compagnons martyrs en Perse (vers 362) ; saint Vadim, archimandrite, martyr en Perse (376) ; saint Liboire, évêque du Mans (IVème s.) ; sainte Waldetrude (ou Waudru), veuve, abbesse de Mons (686) ; saint Hugues, évêque de Rouen (730) ; saints Raphaël et Nicolas et sainte Irène de Mytilène, néo-martyrs grecs (1463) ; saint martyr Gabriel (Fomine) (1942).
SAINT EUPSYQUE
Saint Eupsyque menait une vie vertueuse à Césarée de Cappadoce , au temps du règne éphémère mais sanglant de Julien l’Apostat (361-363). Il était marié depuis peu de jours, lorsque l’empereur passa par Césarée en se rendant à Antioche. Il s’étonna d’apprendre que presque tous les habitants étaient chrétiens et que, sous l’influence d’Eupsyque, ils venaient d’abattre le temple de la Fortune, déesse pour laquelle l’Apostat avait une grande dévotion et à qui il offrait chaque jour des sacrifices. Il ordonna alors de décapiter le responsable de cet acte sacrilège et de soumettre ses complices à la torture avant de les envoyer en exil. Une fois l’ordre exécuté et saint Eupsyque ayant été glorifié dans les rangs des martyrs victorieux, le tyran ordonna aux habitants de rebâtir le temple détruit. Mais au lieu d’obéir les chrétiens élevèrent une église dédiée au saint martyr Eupsyque. Huit ans plus tard, saint Basile le Grand y célébra la fête du saint, en convoquant à cette occasion tous les évêques du Pont.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr, ton 4
Ton martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Animé de ta Force, il a terrassé les tyrans, et réduit à l’impuissance l’audace des démons. Par ses prières, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion, ton 1
Avec courage ayant mené le bon combat, tu as vaincu l’hostile guerroyeur et de Dieu en récompense tu as reçu le don des miracles, saint Martyr; c’est pourquoi toute l’assemblée des croyants, Eupsychius, d’une même voix en ce jour te dit bienheureux.
LECTURES DE L’ANCIEN TESTAMENT
Isaïe LVIII, 1-11
Crie de toute ta force, et ne cesse point; élève ta voix comme le son d’une trompette, et fais connaître ses péchés à mon peuple, et à la maison de Jacob ses iniquités. Ils me cherchent de jour en jour; ils désirent connaître mes voies comme un peuple qui a pratiqué la justice, et n’a point abandonné le jugement de son Dieu. Ils me demandent maintenant un jugement équitable, et ils désirent s’approcher de Dieu. Pourquoi; disent-ils, avons nous jeûné sans que Tu l’aies vu? Pourquoi avons-nous humilié nos âmes sans que Tu en aies rien su? C’est qu’en vos jours de jeûne vous avez trouvé votre plaisir, et vous affligez tous tous ceux qui vous sont soumis. Si vous jeûnez pour vous livrer à vos procès et à vos querelles, si vous frappez du poing le pauvre, à quel propos jeûnez-vous pour moi, comme aujourd’hui, criant et élevant la voix afin d’être entendus? Je n’ai point choisi ce jeûne ni ce jour pour qu’un homme humilie son âme; cesse donc de courber ton cou comme un cerceau, de t’étendre sur la cendre et les cilices; et après cela d’appeler ce jeûne agréable à Dieu. Ce n’est pas un tel jeûne que J’ai choisi, dit le Seigneur; mais romps tous tes liens avec l’iniquité; dénoue les nœuds des contrats violents; renvoie quittes ceux que tu as lésés; déchire toute obligation inique. Romps ton pain avec l’affamé; recueille dans ta maison le pauvre sans abri. Si tu vois un homme nu, donne-lui des vêtements, et garde-toi de mépriser ceux de ta propre chair. Alors ta lumière éclatera comme le matin ; ta guérison sera prompte, ta justice te devancera, et la gloire de Dieu t’environnera. Tu crieras alors, et Dieu t’exaucera; tu n’auras pas fini de parler qu’il te dira : Me voici. Si tu éloignes de toi les pièges et les voies injustes, et les paroles de murmure; Si tu donnes de bon cœur du pain à l’affamé; si tu rassasies l’âme du pauvre, alors ta lumière brillera dans les ténèbres, et tes ténèbres seront comme le midi. Et Dieu sera toujours avec toi; et tu seras rassasié selon les désirs de ton âme; et tes os seront pleins de moelle; ils seront comme un verger arrosé, comme une fontaine où l’eau ne tarit jamais.
Genèse XLIII, 26-31 ; XLV, 1-16
Joseph entra dans la maison, et ils lui présentèrent les dons qu’ils tenaient en leurs mains, se prosternant devant lui la face contre terre. Il leur dit : Comment vous portez-vous ? Puis il ajouta : Est-il en bonne santé votre père, le vieillard dont vous m’avez parlé ? Vit-il encore ? Ils répondirent : Ton serviteur notre père est en bonne santé ; il vit encore. Il reprit : Dieu bénisse cet homme ; et, s’étant courbés, ils se prosternèrent devant lui. Alors, Joseph, ayant levé les yeux, aperçut Benjamin, son frère, né de la même mère que lui, et il dit : C’est là votre frère le plus jeune, que vous aviez promis de m’amener ? Et il ajouta : Dieu aie pitié de toi, enfant. Aussitôt Joseph fut troublé ; ses entrailles étaient émues à cause de son frère, il avait besoin de pleurer ; et étant entré dans sa chambre à coucher, il y pleura. Puis s’étant lavé le visage, il revint, et, se maîtrisant, il dit : Servez le repas. Cependant, Joseph ne pouvait plus se retenir devant tous ceux qui l’entouraient ; il dit donc : Que l’on éloigne de moi tout le monde ; et nul ne resta près de Joseph, lorsqu’il se fit reconnaître par ses frères. Et il éleva la voix avec des sanglots : tous les Égyptiens l’entendirent ; on put l’ouïr dans tout le palais du Pharaon. Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph ; mon père vit-il encore ? Ses frères ne pouvaient lui répondre, tant ils étaient troublés. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi, et ils s’approchèrent, il ajouta : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu en Égypte. Ne vous affligez pas ; qu’il ne vous paraisse point douloureux de m’avoir vendu ici ; car c’est pour notre salut que Dieu m’y a envoyé avant vous. Cette année-ci est la deuxième année de famine; il y aura cinq ans encore sans labourage ni moisson. Dieu, en effet, m’a envoyé avant vous pour conserver votre race sur la terre, et pour nourrir vos nombreux descendants. Ce n’est donc point vous qui m’avez envoyé ici, mais Dieu, qui m’a fait comme le père du Pharaon maître de toute sa maison, et chef de toute l’Égypte. Hâtez-vous de retourner chez mon père, et dites-lui : Voici ce que dit ton fils Joseph : Dieu m’a fait maître de toute l’Égypte; descends donc auprès de moi, n’y mets point de retard. Tu habiteras en la terre de Gessen d’Arabie, et tu seras auprès de moi, toi, tes fils, et les fils de tes fils, et tes brebis, et tes bœufs, et tout ce qui t’appartient. Là, je te nourrirai, car il y aura encore cinq années de famine, et tu ne périras pas, ni tes fils, ni tes serviteur. Vos yeux voient, et aussi ceux de Benjamin, mon frère, que c’est ma bouche qui vous parle. Annoncez donc à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu ; faites hâte, et amenez ici mon père. Et se jetant au cou de Benjamin, son frère, il pleura sur lui. Benjamin pleurant aussi sur le sein de Joseph. Et, ayant embrassé ses frères, il pleura sur eux ; après cela ses frères lui parlèrent. Le bruit s’en répandit dans le palais du Pharaon ; chacun disait : Les frères de Joseph sont venus. Le Pharaon s’en réjouit, et toute sa maison.
Proverbes XXI, 23 – XXII,4
Celui qui est maître de sa bouche et de sa langue garde son âme de la tribulation. L’homme audacieux, arrogant et présomptueux peut être appelé un fléau ; le vindicatif n’est pas dans la loi. Les désirs tuent le paresseux ; car ses mains ne se lèvent pas pour faire quoi que ce soit. L’impie, durant tout le jour, a des désirs mauvais ; le juste n’est avare ni de compassion ni de miséricorde. Les sacrifices des impies sont en abomination au Seigneur ; car ils les offrent le cœur plein d’iniquité. Le faux témoin périra ; un homme docile parlera avec réserve. L’impie compose effrontément son visage ; mais l’homme droit saura bien discerner ses voies. Il n’est point de sagesse, point de courage, point de raison chez l’impie. Le cheval est tout prêt pour le jour du combat ; mais le secours vient de Dieu. Une bonne renommée vaut mieux que de grandes richesses ; la bonne grâce vaut mieux que l’or et l’argent. Le riche et le pauvre se sont rencontrés ; c’est le Seigneur qui les a créé tous les deux. L’homme habile, en voyant le pervers sévèrement châtié, se corrige lui-même ; les imprudents passent outre, et sont punis à leur tour. La crainte du Seigneur fait naître la sagesse, et les biens, et la gloire, et la vie.