Le discours de Mariono Delgado, doyen de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg sur la «suspension» du métropolite Hilarion, qui donne l’impression d’une mesure active, ne correspond pas à la situation de fait à plusieurs égards, relève la professeure Barbara Hallensleben dans une communication avec cath.ch.
En raison de la situation juridique et de la prise de position du métropolite, [dans laquelle il présente formellement sa démission, un acte juridique de «suspension» de la chaire de titulaire n’était pas nécessaire, relève Barbara Hallensleben. En effet la chaire de titulaire est liée à une mission d’enseignement régulière qui est, de fait, déjà ›suspendue’ depuis 7 ans dans le cas du métropolite.
Aucune instance de l’Université n’a prononcé de retrait de la chaire de titulaire. Enfin le doyen n’a pas respecté la confidentialité de la lettre à laquelle il s’était engagé.
Sur cette toile de fond, le métropolite Hilarion a décidé, à la demande des « Freiburger Nachrichten » et dans une communication à Barbara Hallensleben de rendre publique sa lettre au doyen. Le secrétariat du métropolite l’a transmise dans son intégralité en traduction allemande. « La lettre avait été expressément déclarée confidentielle, mais comme le professeur Delgado a pris la décision de porter l’affaire sur la place publique, S.E. a décidé d’en révéler le contenu », précise le message.
Lettre du métropolite Hilarion
«C’est le cœur brisé que je suis les récents développements en Ukraine et dans ses environs. Depuis 2009, date à laquelle j’ai été nommé président du Département des relations extérieures de l’Église du Patriarcat de Moscou, et surtout depuis 2014, date du début du conflit dans l’est de l’Ukraine, j’ai investi beaucoup d’efforts et d’énergie pour parvenir à la réconciliation et à la paix entre les peuples russe et ukrainien, et j’ai également aidé de nombreux chrétiens d’Ukraine à survivre.
Si l’on veut obtenir de vrais résultats, cela ne se fait généralement pas par des déclarations publiques, mais par un travail quotidien difficile et épuisant, qui se déroule en grande partie à huis clos. Ce travail s’est considérablement intensifié ces derniers jours et se poursuivra jusqu’à la fin du conflit. L’Église à laquelle j’appartiens fait tout son possible pour aider les personnes qui souffrent, pour leur sauver la vie et pour mettre fin au conflit. Et je considère que c’est une bénédiction de Dieu de participer à ce travail. Cependant, ce n’est pas ce que la Faculté attend de moi. Dans ces circonstances, je pense qu’il est approprié de démissionner de mon poste de professeur titulaire et de vous remercier personnellement ainsi que la faculté pour de nombreuses années de collaboration fructueuse».
Métropolite Hilarion
3 mars 2022′