Nous poursuivons notre série d’articles basée sur l’œuvre du métropolite Hilarion Alfeyev, Jésus-Christ. Vie et Enseignement, consacrée aux quatre Évangiles. Après avoir exploré les figures de Pierre et d’autres disciples dans nos articles précédents, nous tournons aujourd’hui notre attention vers Jacques et Jean, fils de Zébédée. Ces disciples, surnommés « fils du tonnerre », jouent un rôle unique dans le Nouveau Testament et incarnent à la fois l’ardeur et la proximité avec le Christ.
Jacques et Jean : les fils du tonnerre
Le surnom « fils du tonnerre » (Mc 3:17), donné par Jésus à Jacques et Jean, a souvent été interprété comme une allusion à leur nature passionnée. Cependant, la Tradition de l’Église propose une lecture plus profonde et spirituelle.
Selon Basile le Grand, ce surnom évoque la puissance de l’Évangile proclamée par ces deux frères. Il écrit :
« Le tonnerre peut désigner la divine doctrine, transmise par la grande voix de l’Évangile aux âmes devenues parfaites. »
Ce lien entre le surnom et leur mission évangélique est renforcé par la présence constante de Jacques et Jean auprès de Jésus dans les moments décisifs de sa vie.
Témoins des mystères du Christ
Dans les Évangiles synoptiques, Jacques et Jean, avec Pierre, forment un cercle intime autour de Jésus. Leur proximité est manifeste lors de plusieurs événements cruciaux :
- La résurrection de la fille de Jaïre : Il ne permit à personne de le suivre, si ce n’est à Pierre, Jacques et Jean. (Mc 5:37)
- La Transfiguration : Jacques et Jean assistent à la révélation de la gloire divine sur le mont Thabor (Mc 9:2).
- La prière au jardin de Gethsémani : Ce groupe privilégié veille auprès de Jésus dans l’un des moments les plus dramatiques de sa vie (Mt 26:37).
Ces épisodes témoignent non seulement de leur foi, mais aussi de leur place centrale parmi les disciples. Cependant, leur zèle débordant nécessite parfois une correction spirituelle.
Un zèle redirigé par le Christ
L’épisode relaté dans l’Évangile de Luc illustre leur ardeur parfois excessive. Lorsqu’une ville samaritaine refuse d’accueillir Jésus, Jacques et Jean demandent :
Seigneur, veux-Tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume? (Lc 9:54)
Jésus leur répond avec patience :
Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés. (Lc 9:55)
Ce moment montre comment le Christ guide ses disciples pour transformer leur zèle humain en une ferveur spirituelle au service de l’Évangile.
Jean, le disciple bien-aimé
Jean, identifié comme l’auteur du quatrième Évangile, occupe une place unique parmi les disciples. Dans cet Évangile, il est appelé « le disciple bien-aimé » et apparaît aux côtés de Jésus dans les moments clés :
- Lors de la dernière Cène, où il repose sur le sein du Christ (Jn 13:23).
- Au pied de la Croix, où Jésus lui confie sa mère, Marie (Jn 19:26-27).
- Au tombeau vide, où il court avec Pierre et est le premier à croire à la résurrection (Jn 20:3-8).
Jean incarne le disciple idéal, témoin de l’amour parfait du Christ. La tradition orthodoxe le présente comme un modèle de fidélité et d’intimité avec le Seigneur.
L’étude de Jacques et Jean révèle leur transformation sous l’influence de Jésus. Leur zèle naturel, d’abord impulsif, devient une force spirituelle qui soutient leur mission apostolique. À travers leur exemple, nous voyons comment le Christ transforme ceux qu’il appelle, les guidant vers une perfection spirituelle.
Cet article s’inscrit dans la série basée sur les six volumes de Jésus-Christ. Vie et Enseignement par le métropolite Hilarion Alfeyev, disponible tous les vendredis sur cette page. Pour obtenir votre exemplaire du premier volume, Le Début de l’Évangile, visitez le site des Éditions des Syrtes.