Le patriarche Bartholomée, parlant à Myre-en-Lycie (actuellement Demre, en Turquie), à l’occasion de la fête de saint Nicolas, a déclaré :
« Notre Orient constitue l’être et le lieu de la formation de l’Église. Ici, dans nos territoires, ont été réalisés les Conciles œcuméniques, ici s’est formée la conscience ecclésiale sous la forme du ministère local du Seigneur et non selon d’autres critères, ethniques etc. Ici a été formée avec sagesse la pentarchie et l’ordre de ses Trônes. Des limites, des principes et des valeurs qui ont été institués non arbitrairement, mais par les saints Pères qui avaient déjà une conscience de l’histoire et du caractère sacré de chaque région et qui ont jugé de cette manière, parce qu’ils voyaient le développement et le cheminement des choses.
Pour cette raison, c’est depuis ici, l’Asie Mineure, que nous déclarons tous azimuts que l’Église Mère authentique et unique est la Grande Église de Constantinople, celle qui dispose exclusivement du privilège du Sacrifice de la Croix pour tous, celle qui prédomine sur le Trône de notre Orient, et de laquelle sont nées non sans douleurs les Églises, depuis la Bulgarie jusqu’à l’Ukraine. Et ce n’est pas une quelconque théorie ecclésiologique qui le dit, ce n’est pas moi – le soi-disant Pape de l’Orient – qui l’ai inventé, ce n’est pas le trait d’esprit tiré d’une quelconque liberté poétique, mais c’est le vécu, le sentiment, le leg des Pères des Conciles œcuménique et des autres Conciles locaux importants.
C’est d’une part la théorie, mais c’est aussi la pratique continue, très bienheureuse et très bénie de l’Église, qui donnent à Constantinople le privilège du Crucifié, le droit du cheminement sacrificiel, la place de la Tête, qui porte continuellement la couronne d’épines de la Passion du Maître !
Par conséquent, nous, par la grâce divine, humble successeur de telles traditions, nous confessons que nous n’avons nullement l’intention, pour quelle raison que ce soit, d’abandonner tout cela, de le brader, de devenir des déserteurs du devoir sacré et de la responsabilité qui nous ont été échus. Nous ne passons pas le relais des responsabilités et du devoir de la Grande Église Mère, car nous l’avons reçu ensanglanté et nous sommes contraints à le transmettre indemne et intact, ce que nous faisons avec joie, mais non sans peine, depuis 32 ans et nous continuerons à le faire par les prières de la Très sainte Mère de Dieu !
Nous ne descendons pas de la croix sur laquelle est clouée l’Église de Constantinople, sur laquelle nous a cloué l’histoire et la voix des Pères. Depuis la Croix, nous savons, nous avons reçu l’enseignement comment conduire tous les hommes, les peuples, les tribus et les langues vers la Résurrection. Nous serons crucifiés souffrirons avec le Christ jusqu’à la fin des temps, afin que le monde ait la vie. C’est pourquoi, tenons-nous bien, tenons tous dans la crainte, car le Juste Juge nous attend ».