Le métropolite Antoine de Brovary et Borispol a fait la déclaration suivante : « Un sacrilège monstrueux a été commis dans la nuit : l’église dite de « la Dîme », a Kiev a été détruite. Cette église a été détruite trois fois : la première, par les païens tatares en 1240, ensuite par le pouvoir athée dans les années 30 du siècle passé, et maintenant pendant notre existence apparemment « démocratique ». Depuis l’époque de Vladimir l’égal-aux-apôtres, qui a détruit ici le temple païen de Péroun, taché du sang des sacrifices humains, les démons haïssent le sanctuaire, mais maintenant ils triomphent. Après tout, ce n’est qu’à l’instigation du diable qu’un tel sacrilège a pu être commis. Notre Église a longtemps et systématiquement subi toutes sortes d’oppressions, nos églises nous sont enlevées, nos évêques, nos prêtres et nos laïcs sont emprisonnés. Mais la destruction du lieu de prière, la destruction du lieu de célébration de l’Eucharistie au centre même de la sainte cité de Kiev ne s’était pas encore produite dans l’histoire récente.
Et pourtant, notre cœur ne doit pas être rempli de désespoir et de haine. « À moi la vengeance, à moi la rétribution dit le Seigneur » (Rom. XII, 19). Transférons tous nos soucis et tous nos chagrins au Tout-Puissant. S’Il a permis un crime aussi terrible, alors c’est Sa sainte volonté. On ne peut que pousser des soupirs pour ceux qui ont personnellement commis cet acte impie, et ceux qui ont donné l’ordre de le commettre, car le sacrilège ne reste jamais sans conséquences. En effet, lorsqu’une personne est souillée par le péché, elle se prive de la grâce divine, de la protection céleste, et confie sa vie au diable, devenant sans défense face à tous les problèmes et malheurs. Surtout s’il a commis une folie telle que la destruction d’une église de Dieu. On ne peut qu’être horrifié par le sort de telles personnes et s’écrier : « Seigneur, sois miséricordieux envers nous pécheurs ! » Avec humilité et espérance dans le Seigneur, nous devons également accepter cette épreuve ».
Selon la tradition de l’Église, un ange du Seigneur monte la garde sur le site de chaque Autel consacré jusqu’au jugement dernier, même si l’église elle-même est détruite, ainsi que son Autel. Autant de fois que l’église des Dîmes a été détruite, autant de fois elle a été reconstruite. Autant de fois les persécuteurs ont essayé de détruire l’Église du Christ, autant de fois leurs plans ont échoué. Et cela nous donne de l’espoir » a conclu le métropolite.
De son côté, le métropolite Théodose de Tcherkassy a déposé, le 17 mai 2024, un bouquet de fleurs sur les ruines de l’église et a déclaré :
« Pour moi, en tant que natif de Kiev, ce qui s’est passé aujourd’hui est une tragédie. Comment peut-on appeler autrement la démolition barbare d’une église orthodoxe en activité dans le centre de Kiev ? Une tragédie. Et là où la tragédie s’est produite, des fleurs sont déposées. Je suis ici aujourd’hui non pas en tant que hiérarque, mais en tant que citoyen et résident de Kiev depuis sa naissance » a précisé le métropolite Théodose. « Je pense qu’aujourd’hui, de nombreux habitants de la capitale, orthodoxes et non-orthodoxes, croyants et non-croyants, suivront notre exemple. Après tout, tout le monde n’a pas encore complètement effacé sa conscience et piétiné sa mémoire » a-t-il ajouté.