Les éditions du monastère de la Transfiguration ajoutent quatre nouveaux titres à la collection des enseignements de l’archimandrite Aimilianos. Le lecteur francophone dispose à présent d’une vingtaine de brochures ; elles mettent à sa disposition des homélies ou des conférences données dans des monastères et des paroisses.
Ces textes respectent les caractères propres à la parole, dont ils sont une restitution, avec en particulier ces digressions, si souvent plus proches d’un approfondissement que d’une banale parenthèse.
Nous le voyons avec L’appel de Constantin le Grand, où l’évocation de la vision d’une Croix triomphante – « In hoc signo vinces » par ce signe, tu vaincras – introduit une méditation sur les théophanies, ces manifestations sensibles de Dieu, et les conversions qui leur sont liées.
Espoir et repentir donne le commentaire de quelques pages de la Philocalie, et nous montre qu’il n’y a pas de « petit » péché, dans la mesure où chacun de nos péchés est « grand », eu égard à la sainteté de Dieu. Cette ferme affirmation ne vise pas à nous accabler, mais au contraire à nous rendre attentifs à l’infinie miséricorde divine, à laquelle nous nous devons de répondre en ne jugeant jamais nos frères.
Le grand carême et le moment favorable réunit deux homélies sur le sens du jeûne ; l’une et l’autre se centrent sur l’importance donnée par le Christ à cette ascèse : « Le Christ met le jeûne à la même hauteur que la prière, parce que la prière ne peut se faire que lorsque l’on jeûne et on ne peut pas jeûner si on ne prie pas. » Enfin,
La Gloire du martyre est une invitation à vivre dans la paix et la joie … et en martyr, car la martyre – le mot grec martyrion signifie témoignage – n’est autre que la condition normale de tout chrétien, vivant dans ce monde sans être de ce monde. Le domaine du martyre ne se limite donc pas à la confrontation à quelque tortionnaire ou au tranchant d’un cimeterre, il inclut l’acception quotidienne de toutes les difficultés de l’existence, quelles qu’elles soient, qu’elles sourdent du Pouvoir ou émanent de nos familles et de nos proches.
Ces épreuves, « Nous devons les affronter avec patience, avec courage, avec le sourire (…) car rien ne peut nous atteindre à moins que Dieu ne le permette. » Tout l’enseignement de ces textes, donné par ce saint de notre temps est, au fond, comme une manducation du psaume 22 : confiance, joie, miséricorde. Et le chrétien sait qu’avec le Christ nous avons plus qu’un berger, puisqu’Il habite en nous : en Lui, nous ne craindrons donc aucun mal.
Jean Gobert