Après-fête de la Nativité de la Très-Sainte Mère de Dieu ; sainte Théodora d’Alexandrie (474-491) ; saint Marcel, martyr, premier apôtre connu du Velay ; saints Démètre, Évanthie et Démétrien, martyrs (Ier s.) ; saints Félix et Regula, martyrs à Zurich (IIIème s.) ; sainte martyre Ia de Perse (362) ; saints Diodore, Diomède et Didyme, martyrs à Laodicée (364) ; saint Patient, évêque de Lyon (vers 480) ; saint Almire, ermite manceau (vers 560) ; saint Glen (VIème s.) ; saint Bodon, évêque de Toul (vers 660) ; saint Adelphe, troisième abbé de Remiremont (670) ; saint Pierre, métropolite de Nicée, confesseur (826) ; saint Euphrosyne le cuisinier (IXème s.) ; translation des reliques des saints Serge et Germain de Valaam, thaumaturges ; saint Silouane l’Athonite (1938) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Nicolas (Podiakov) et Victor (Oussov), prêtres (1918) ; Carpe (Elb), prêtre et Nicolas (Chirogorov), diacre (1942).
VIE DE SAINTE THÉODORA D’ALEXANDRIE[1]
L’Église vénère la mémoire de douze saintes femmes qui, après avoir revêtu des habits masculins, pratiquèrent l’ascèse dans des monastères d’hommes[2] . L’une d’elles, sainte Théodora, vécut à Alexandrie sous le règne de l’empereur Zénon (vers 472). Elle était mariée à un certain Paphnuce, homme pieux et de bonne renommée. Mais un jour, sous l’instigation du diable, Théodora commit l’adultère. À peine venait-elle de pécher que l’aiguillon de sa conscience la fit cruellement souffrir. Elle n’osa pas rentrer chez elle et se rendit dans un couvent voisin, où elle demanda à l’abbesse de faire lire l’Évangile au hasard. En ouvrant l’Évangile, on tomba sur ces paroles : Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit (Jn 19, 24). Réalisant que son péché était connu de Dieu et brûlant de faire pénitence au plus vite, Théodora changea ses vêtements, s’habilla en homme et demanda à être reçue comme novice, sous le nom de Théodore, au monastère masculin situé à dix huit milles d’Alexandrie. L’abbé du monastère, pensant qu’il s’agissait d’un eunuque et constatant son ardeur à embrasser la vie monastique, l’accepta sans tarder et la revêtit du saint Habit angélique. Pendant huit ans, la bienheureuse Théodora fit preuve d’un zèle remarquable dans toutes les œuvres de l’ascèse, accomplissant les tâches les plus viles et passant toutes ses nuits dans les larmes et les prières ardentes, afin que le Seigneur lui pardonne son péché et lui fasse retrouver la grâce de la chasteté. Un jour, comme elle avait été envoyée à Alexandrie pour chercher de l’huile, elle rencontra son époux, qui la recherchait depuis des années. Mais celui-ci ne la reconnut pas, tant les labeurs de l’ascèse avaient transformé son aspect corporel. Cette rencontre fut pour Théodora une occasion pour redoubler ses combats, et elle ne mangea plus qu’une fois par semaine. Élevée ainsi au-dessus des nécessités corporelles et tout adonnée à la prière de repentir, elle acquit une telle faveur auprès de Dieu qu’elle accomplit des miracles. Sa conduite exemplaire suscitait l’admiration de tous, mais faisait trembler de rage le démon, qui voyait sa proie lui échapper. Cet insatiable ennemi du bien ne s’avoua pas vaincu. Ayant suggéré à certains moines jaloux de répandre la rumeur selon laquelle le jeune Théodore était tombé dans la fornication avec une femme d’un village voisin, ces derniers amenèrent même le nourrisson à la porte du monastère. Comme Théodora ne répondait rien à ces accusations, ne voulant pas dévoiler sa véritable identité et estimant que cette épreuve était un châtiment voulu par Dieu, elle fut expulsée du monastère. Prenant l’enfant avec elle, comme s’il était le sien, elle s’installa à proximité dans une petite cabane, où elle vécut dans un dénuement extrême, luttant contre le froid l’hiver, contre la chaleur l’été, et résistant vaillamment aux tentations sans nombre que lui infligèrent les démons. Au bout de sept ans, l’abbé du monastère lui permit de rejoindre la communauté. Mais loin de se reposer de ses labeurs, Théodora intensifia ses veilles, ses jeûnes et ses prières, et elle montrait une obéissance et une patience encore plus grandes qu’auparavant. Elle avait pris avec elle l’enfant, et lui enseignait comment acquérir les vertus évangéliques et la prière perpétuelle. Au bout de quelque temps, ayant exhorté une dernière fois celui qui était, en vérité, devenu son fils selon l’Esprit, elle s’endormit en paix. Au moment de sa mort, l’abbé eut une vision : il vit une femme revêtue de vêtements lumineux, s’élever dans les airs et rejoindre le chœur des Justes et des saints. Tous reconnurent alors en pleurant leur méprise et rendirent gloire à Dieu d’avoir accompli parmi eux une si grande merveille. En effet, pour guérir la passion, Théodora avait non seulement combattu de front les tentations de la chair en vivant secrètement au milieu des hommes, mais, fortifiée par la grâce, elle avait même dépassé ses compagnons par l’ascèse et les labeurs. Bien que revêtue d’un corps, elle avait atteint l’impassibilité et la pureté des anges.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Ta nativité, Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie à tout l’univers, car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, en détruisant la malédiction, nous a donné la bénédiction ; en abolissant la mort, Il nous a donné la vie éternelle.
Tropaire de sainte Théodora, ton 8
En toi, vénérable Mère, la divine Image se reflète exactement: * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme, qui vit jusqu’en la mort et par-delà; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * Théodora bienheureuse, avec les Anges dans le ciel.
Tropaire de saint Silouane, ton 8
Zélateur de l’amour séraphique enflammé pour le Seigneur et ardent imitateur de Jérémie pleurant sur le peuple, tout-bienheureux père Silouane; Écoutant l’appel de la Mère du Seigneur des Puissances, tu as courageusement rejeté le serpent du péché et tu t’es éloigné de la vanité du monde sur la Montagne de l’Athos, où tu acquis abondamment par les labeurs et les prières avec les larmes la grâce de l’Esprit Saint ; enflamme nos cœurs avec elle et affermis-nous afin de nous écrier avec toi dans la componction : ô mon Seigneur, ma Vie et ma Joie sainte, sauve le monde et nous-mêmes de tout malheur.
Kondakion de sainte Théodora, ton 1
Bienheureuse, ayant échappé à la nuit des passions, * tu t’approchas du Soleil de gloire en esprit, * mortifiant par l’ascèse les élans de la chair, * et tu devins pour les moines un modèle de vie, * l’amendement de ceux qui ont failli; * c’est pourquoi nous glorifions ton souvenir.
Kondakion de saint Silouane, ton 2
Merveilleux confesseur de l’humilité et splendeur de l’amour des hommes attisée par l’Esprit Saint, ô Silouane aimé de Dieu, l’Église de Russie se réjouit de ton labeur spirituel, tandis que les moines du Mont Athos et tous les chrétiens, dans l’allégresse, aspirent à Dieu avec amour filial. Prie-Le pour nous, toi qui connus Dieu et vécus de façon égale aux anges, afin qu’Il nous sauve, nous qui t’imitons dans ton amour ardent.
Kondakion de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Joachim et Anne ont été délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Ève de la corruption de la mort, ô Immaculée, en ta sainte nativité ; c’est elle que fête également ton peuple libéré de la condamnation pour ses péchés, en te criant : « La stérile met au monde la Mère de Dieu, la nourricière de notre vie ».
ÉPITRE DU JOUR
2 Cor. XII, 20 – XIII, 2
Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je voudrais, et d’être moi-même trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas. Je crains de trouver des querelles, de la jalousie, des animosités, des cabales, des médisances, des calomnies, de l’orgueil, des troubles. Je crains qu’à mon arrivée mon Dieu ne m’humilie de nouveau à votre sujet, et que je n’aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et qui ne se sont pas repentis de l’impureté, de l’impudicité et des dissolutions auxquelles ils se sont livrés. Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. Lorsque j’étais présent pour la seconde fois, j’ai déjà dit, et aujourd’hui que je suis absent je dis encore d’avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n’userai d’aucun ménagement.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc IV, 24-34
Il leur dit encore : Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, d’abord l’herbe, puis l’épi, puis le grain tout formé dans l’épi; et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. Il dit encore: A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous? Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre; mais, lorsqu’il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre. C’est par beaucoup de paraboles de ce genre qu’il leur annonçait la parole, selon qu’ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur parlait point sans parabole; mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.