Sainte Marine (ou Marguerite), mégalomartyre à Antioche de Pisidie (IVème s.) ; saint martyr Livier (Vème s.) ; saint Irénarque de Solovki (1628) ; saint Léonide de Vologda (1654) : saint Théodose, évêque d’Auxerre (vers 515) ; mémoire des Pères des six premiers Conciles œcuméniques.
SAINTE MARTYRE MARINE
La sainte martyre Marine vécut sous le règne de l’empereur Claude (vers 270). Elle était originaire d’Antioche de Pisidie et était fille d’un prêtre des idoles, Édésimos. Sa mère étant morte lorsqu’elle avait douze ans, elle fut confiée à une nourrice qui habitait à la campagne. La fréquentation des chrétiens qui vivaient en cet endroit, associée aux bonnes dispositions naturelles de la jeune fille, firent bien vite germer la semence de la vraie foi en son cœur. Lorsqu’elle atteignit l’âge de quinze ans, elle était tellement consumée d’amour pour le Christ, qu’elle ne désirait et ne pensait qu’à une chose : communier elle aussi par l’effusion de son sang au sacrifice que les saints martyrs offraient pour l’amour de Dieu. Loin de garder secrète cette disposition, elle ne craignait pas de proclamer à haute voix qu’elle était chrétienne, et raillait le culte des idoles, ce qui provoqua la haine de son père qui la déshérita.
Le préfet d’Asie, Olybrios, étant en route pour Antioche, rencontra la sainte qui menait les troupeaux avec d’autres femmes du village. Charmé par sa beauté, il ordonna à ses hommes de la lui amener, afin de la prendre pour épouse. Parvenue au palais et présentée devant le magistrat, qui lui demanda de décliner son identité, la jeune fille déclara d’un ton assuré : « Je m’appelle Marine, fille de parents libres de Pisidie, mais je suis servante de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui a créé le ciel et la terre. » Elle fut mise en prison, jusqu’au lendemain, où devait avoir lieu une grande fête païenne. De nouveau amenée au tribunal et invitée à sacrifier aux dieux avec le reste de la population, Marine répondit : « Je sacrifierai un sacrifice de louange à mon Dieu, mais jamais à vos idoles muettes et sans vie ! » Olybrios la pressa d’épargner sa jeunesse et sa beauté. Mais elle lui rétorqua que toute beauté charnelle se flétrit, alors que les tourments endurés au Nom du Christ embellissent l’âme et la préparent à des noces éternelles. Le magistrat, irrité par son audace, ordonna de l’étendre à terre, de la frapper de verges garnies d’épines et de lui lacérer les chairs au moyen d’ongles de fer. Le sang de la sainte giclait à grand flot et rougissait la terre, mais elle ne poussait pas même un cri de douleur, restant imperturbable, comme si quelqu’un d’autre souffrait à sa place. Après l’avoir ainsi suppliciée pendant des heures, on la ramena en prison. Elle y priait Dieu de ne pas l’abandonner dans l’épreuve et la confession de foi, quand un tremblement de terre ébranla la prison, faisant sortir de son antre un dragon monstrueux : de ses yeux jaillissaient du feu et de la fumée, de ses narines sortaient une flamme ardente et beaucoup de fumée, sa langue était rouge sang et il émettait un sifflement terrible en avançant vers la sainte. Saisie d’une grande peur, Marine adressa sa prière au Dieu Sauveur, qui a réduit Satan à l’impuissance en libérant les morts de l’enfer par sa Croix. Le dragon se changea alors en un gros chien noir et répugnant. La sainte, désormais fortifiée par la grâce de Dieu, l’attrapa par le poil et, saisissant un marteau qui traînait là, elle arrêta la bête en lui posant le pied sur la nuque, et la tua en la frappant sur la tête et à l’échine. Une vive lumière resplendit alors dans le cachot, jaillissant d’une croix immense, sur laquelle était posée une blanche colombe. La colombe vint se placer à côté de Marine et lui dit : « Réjouis-toi, Marine, Colombe spirituelle de Dieu, car tu as vaincu le Malin et l’as couvert de honte. Réjouis-toi, fidèle servante du Seigneur, que tu aimes de tout ton cœur et pour qui tu as abandonné tous les plaisirs passagers de la terre. Réjouis-toi et exulte, car le jour est arrivé pour toi de recevoir la couronne de la victoire et d’entrer dignement vêtue, avec les vierges sages, dans la chambre nuptiale de ton Époux et de ton Roi ! » Au matin, Marine fut traduite pour la seconde fois au tribunal du gouverneur. Comme elle montrait une résolution plus ferme que jamais, Olybrios ordonna de la mettre à nu et de la brûler avec des torches. Après ce supplice, on la jeta dans une cuve pleine d’eau, la tête la première. La colombe réapparut alors, portant dans son bec un rameau, et la croix lumineuse se dressa au-dessus de la cuve, d’où la sainte ressortit libérée de ses liens. Et l’on put entendre la colombe dire : « Viens, Marine, pour jouir du repos réservé aux justes ! » Devant ce miracle, un grand nombre de païens présents confessèrent le Christ et demandèrent à la sainte à être instruits de la doctrine du Salut. Au comble de la fureur, le gouverneur ordonna alors de tous les décapiter avec sainte Marine. Parvenue au lieu de l’exécution, Marine sollicita de ses bourreaux un délai pour prier, et se tournant vers l’Orient, elle supplia le Seigneur d’accorder la santé de l’âme et du corps à tous ceux qui auraient recours à son intercession. Ayant conclu sa prière, elle invita le bourreau à remplir son office. Mais celui-ci, saisi d’une pieuse crainte, confessa le Christ et refusa de porter la main sur la sainte. Marine lui dit alors : « Tu n’auras pas part avec moi, si tu tardes à accomplir ce qui t’a été ordonné. » Et c’est la main tremblante qu’il lui trancha la tête. Un chrétien, nommé Théotime, qui avait apporté en secret de la nourriture à la sainte lorsqu’elle était en prison, vint prendre son corps et alla l’ensevelir dignement. Jusqu’à l’époque des Croisades (1204), les reliques de sainte Marine étaient vénérées à Constantinople, dans l’église du Christ-Pantépopte.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
ROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de sainte Marine, ton 5
Illustre Marine, promise au Verbe divin, à tout bien terrestre tu renonças et combattis, splendide vierge, brillamment; sous, la forme de celui qui se montra tu foulas aux pieds l’invisible ennemi, victorieuse Martyre, vaillamment; et désormais depuis le ciel tu fais jaillir sur le monde le flot des guérisons.
Kondakion de sainte Marine, ton 3
Parée de splendeur par ta virginité, tu as ceint, par tes blessures, la couronne des martyrs; et, purifiée par le sang de tes combats, resplendissante sous l’éclat des guérisons, vierge Marine, tu as reçu la récompense de ta victoire au combat.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. I, 1-9
Moi, Paul, appelé à être apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, avec Sosthène notre frère, je m’adresse à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus Christ. Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance, le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous, de sorte qu’il ne vous manque aucun don, dans l’attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. Il vous affermira aussi jusqu’à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XIII, 24-30
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie? Il leur répondit: C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l’arracher? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et, à l’époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.