20 avril (ancien calendrier) / 3 mai (nouveau)

GRAND VENDREDI

Saint Théodore Trichinas, moine à Constantinople (IVème-Vème s.) ; saint Marcellin, prédicateur et évêque d’ Embrun (374) ; saint Marcien, moine à Auxerre (vers 480) ; saint Grégoire (593) et saint Anastase le Sinaïte (599), patriarches d’Antioche ; saint Anastase, higoumène du Sinaï (685) ; saint Athanase des Météores (1380) ; saint Alexandre d’Ochéven (1479) ; saints moines martyrs du monastère de saint David-Garedja (1616) ; saint Gabriel de Bialystok, enfant martyr (1690) ; saint Nicolas Vélimirovitch, évêque d’Ochrid et de Jitcha (1956) ; saint Théodose, confesseur, évêque de Kolomna (1937).

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR LE GRAND VENDREDI

20 avril

Aujourd’hui Notre-Seigneur Jésus-Christ est sur la Croix, et nous sommes en fête pour vous apprendre que la Croix est un sujet de fête et de réjouissance spirituelle. Autrefois, la croix était le symbole de la condamnation, maintenant elle est devenue un signe d’honneur. Auparavant, c’était un instrument de mort, aujourd’hui c’est la cause du salut. En effet, elle a été pour nous la source de biens innombrables : c’est elle qui nous a délivrés de l’erreur, qui nous a éclairés alors que nous étions dans les ténèbres; vaincus par le démon, elle nous a réconciliés avec Dieu; ennemis, elle nous a rendus amis; éloignés, elle nous a rapprochés. Elle est la destruction de l’inimitié, la garantie de la paix, et le trésor de tous les biens. Grâce à elle, nous n’errons plus dans les déserts, car nous connaissons la véritable voie ; nous n’habitons plus hors du royaume, nous avons trouvé la porte, nous ne craignons plus les traits enflammés du démon, nous avons aperçu une source rafraîchissante. Par la Croix, nous ne sommes plus dans le veuvage, nous avons reçu l’Époux, nous ne redoutons pas le loup, nous avons le bon Pasteur : Je suis le bon Pasteur, dit-Il. (Jean, X, 11.) Par elle nous ne craignons pas le tyran, nous sommes à côté du roi, et voilà pourquoi nous sommes en fête en célébrant la mémoire de la Croix. De même, autrefois, saint Paul ordonna de solenniser la fête de la Croix : Célébrons cette fête, dit-il, non avec le vieux levain, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. (I Cor. V, 8.) Et pour donner les motifs de son exhortation, il ajoute : Parce que le Christ, notre pâque, a été immolé pour nous. Voyez-vous pourquoi il ordonne de célébrer une fête à cause de la Croix? C’est parce que le Christ a été immolé sur la Croix; parce que là où est le sacrifice, là aussi se trouve l’abolition des péchés, là aussi la réconciliation avec le Seigneur, là enfin la fête et la joie : Le Christ, notre pâque, a été immolé pour nous. Où, je vous le demande, a-t-il été immolé? Sur un gibet élevé. L’autel de ce sacrifice est nouveau, parce que le sacrifice lui-même est nouveau et prodigieux. Le même Christ était prêtre et victime : victime selon la chair, prêtre selon l’esprit. Il offrait et il était offert selon la chair. Apprenez comment saint Paul annonce ces deux choses : Tout pontife, dit-il, est pris d’entre les hommes et est établi pour les hommes ; c’est pourquoi il est nécessaire qu’il ait quelque chose qu’il puisse offrir. Notre-Seigneur s’offre lui-même. (Héb. VI, 1 ;  VIII, 3.) Ailleurs encore, il dit : Jésus-Christ a été offert une fois pour effacer les péchés de plusieurs, et la seconde fois il apparaîtra pour le salut de ceux qui l’attendent. (Héb. IX, 28.) Il a été offert d’abord, puis il s’est offert. Voyez-vous comment il a été victime et prêtre, et comment la Croix a été son autel? Et pourquoi, direz-vous, la victime est-elle offerte hors de la ville et des murailles et non dans le temple? C’était pour l’accomplissement de cette parole : Il a été mis au nombre des scélérats. (Isaïe, LIII, 12.) Pourquoi est-elle immolée sur un gibet élevé et non sous un toit? Pour purifier l’air : c’est la raison par laquelle il choisit un lieu élevé d’où il ne soit pas dominé par un toit, mais par le ciel seul. L’air était purifié, puisque l’agneau était immolé en haut lieu, la terre l’était également, car elle était arrosée par le sang qui coulait de son côté. Il ne voulut pas être sous un toit ni dans le temple des Juifs, dans la crainte que ces derniers ne s’appropriassent exclusivement cette victime, et qu’on ne crût qu’elle était offerte seulement pour leur nation. Ce fut en dehors de la ville et des murailles, pour nous apprendre que c’était un sacrifice universel, une oblation pour la terre entière; enfin, une purification générale et non particulière comme celle qui avait lieu chez les Juifs. Dieu ordonna aux Juifs de venir de tous les points de la terre pour lui offrir des victimes et des prières dans un seul lieu, parce que toute la terre était souillée par la fumée, l’odeur et toutes les autres impuretés des sacrifices des païens répandus à sa surface. Nous, au contraire, nous pouvons prier en tout lieu depuis que le Christ par sa venue a purifié l’univers. C’est pourquoi saint Paul exhortait en ces termes les fidèles à prier partout sans crainte : Je veux que les hommes prient en tout lieu, levant des mains pures. (I Tim. II, 8.) Comprenez-vous que l’univers a été purifié, puisqu’en tout lieu on peut lever des mains, pures? que toute la terre a été sanctifiée, et rendue plus sainte que n’était l’intérieur des temples, puisqu’on n’y offrait qu’un animal, saris intelligence, tandis que nous avons une victime spirituelle. — Or, la sanctification est d’autant plus complète que le sacrifice est d’un plus grand prix.

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du saint et grand Vendredi, ton 8

Tandis qu’à la Cène, au Lavement des pieds, / les glorieux disciples étaient emplis de lumière, / Judas l’impie, malade d’avarice, se couvrait de ténèbres / et aux juges iniques il te livrait, toi le juste Juge. / Vois donc, toi qui t’attaches aux richesses, / comment à cause d’elles il s’est pendu ! / Fuis l’âme insatiable qui osa un tel crime contre le Maître.// Toi qui es bon envers tous, Seigneur, gloire à toi.

Kondakion du saint et grand Vendredi, ton 8

Venez, chantons tous Celui qui a été crucifié pour nous ; / car Marie le vit sur le bois et dit : // Même si Tu endures la croix, Tu es mon fils et mon Dieu.                                                                                                                                                            

LECTURES DES VÊPRES

Exode

33,11-23

Le Seigneur parla à Moïse face à face, comme on parlerait à son ami, puis Moïse rentra au camp. Mais son tout jeune serviteur Jésus, fils de Noun, ne sortait pas de la Tente. Moïse dit au Seigneur : « Voici, Tu me dis : “Fais monter ce peuple”, mais Tu ne m’as pas indiqué qui Tu enverras avec moi. Tu m’avais pourtant dit : “Je te connais plus que tous et tu as trouvé grâce auprès de moi.” Si donc j’ai trouvé grâce devant toi, manifeste-toi à moi, que je te voie de manière à te connaître, afin que je trouve grâce devant toi, pour que je sache que cette grande nation est ton peuple. » Le Seigneur dit : « C’est moi qui marcherai devant toi, et Je te donnerai le repos. » Et Moïse dit : « Si Tu ne viens pas toi-même, ne me fais pas monter d’ici. Comment saura-t-on vraiment que j’ai trouvé grâce devant toi, moi et ton peuple ? N’est-ce pas parce que Tu iras avec nous ? Et je serai glorifié, moi et ton peuple, plus que toutes les nations qui sont sur la terre. » Le Seigneur dit à Moïse : « Cette parole que tu as dite, Je l’accomplirai, car tu as trouvé grâce devant moi et Je te connais plus que tous. » Moïse lui répondit : « Manifestetoi à moi1 . » Le Seigneur dit : « Moi, Je passerai devant toi avec ma gloire et Je proclamerai mon nom de « Seigneur » devant toi. J’aurai pitié de qui J’ai pitié et Je ferai miséricorde à qui Je fais miséricorde. Mais, dit-Il, tu ne pourras pas voir ma Face, car un homme ne peut voir ma Face et vivre. » Le Seigneur dit encore : « Voici un lieu près de moi ; tu te tiendras sur le rocher. Quand passera ma gloire, Je te mettrai dans un creux du rocher et Je te protégerai de ma main jusqu’à ce que Je sois passé. Puis Je retirerai ma main et alors tu verras mon dos ; mais ma Face, ne sera pas vue de toi. »

Job

Job 42,12-17

 Le Seigneur bénit la dernière partie de la vie de Job plus que la première. Il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de bœufs et mille ânesses. Il eut sept fils et trois filles. La première, il la nomma « Jour », la deuxième « Cinnamome » et la troisième « Corne d’abondance ». Et on ne trouvait pas d’aussi belles femmes sous le soleil que les filles de Job. Et leur père leur donna une part d’héritage avec leurs frères. Après ses souffrances Job vécut encore cent soixante dix ans, et Job vit ses fils et les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération. Toutes les années qu’il vécut font deux cent quarante2 . Puis Job mourut âgé et chargé de jours. Il est écrit encore qu’il se relèvera avec ceux que le Seigneur ressuscitera. On dit de lui dans le livre syrien qu’il vécut dans la terre d’Uts, aux confins de l’Idumée et de l’Arabie. Il portait alors le nom de Jobab. Il épousa une femme arabe et engendra un fil nommé Ennon. Lui-même avait pour père Zaré, un des fils d’Es

Isaïe

Is. 52,13 – 54,1

Ainsi parle le Seigneur, voici que mon serviteur sera rempli de sagesse, il s’élèvera, sera exalté et couvert de gloire. De même que des multitudes seront saisies d’épouvante devant toi, – car ton apparence sera privée de gloire parmi les hommes et ta gloire rabaissée parmi les fils des hommes – de même des multitudes de nations seront dans la stupéfaction devant lui et des rois resteront bouche close, pour avoir vu ce qui ne leur avait pas été raconté, pour avoir appris ce qu’ils n’avaient pas entendu dire. Seigneur, qui pourrait croire ce que nous avons entendu ? Et le bras du Seigneur, à qui s’est-il dévoilé ? Nous l’avons annoncé comme un enfant devant le Seigneur, comme une racine dans une terre aride. Il n’a ni apparence ni gloire et nous avons vu qu’il n’avait ni apparence ni beauté, mais que son apparence était objet de mépris, qu’il était rabaissé plus que tous les fils des hommes. Homme de douleur, familier de la souffrance, il est méprisé et ignoré et il détourne son visage. C’est lui qui porte nos péchés et qui souffre pour nous. Et nous, nous pensions qu’il était accablé, frappé par Dieu et maltraité. Mais lui a été blessé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos fautes. La sanction, gage de notre paix était sur lui, et par ses blessures nous avons été guéris. Comme des moutons, nous étions tous égarés, chacun sur son chemin, et le Seigneur l’a livré pour nos péchés. Et lui, maltraité, il n’ouvre pas la bouche comme la brebis qui se laisse mener à l’abattoir et comme l’agneau qui reste muet devant ceux qui le tondent, il n’ouvre pas la bouche. Dans son humilité, son jugement a été prononcé. Qui dira sa lignée ? Car sa vie a été retranchée de la terre et à cause de l’iniquité de mon peuple, il a été conduit à la mort. Et je lui ai donné une sépulture parmi les impies et sa tombe est avec les riches, bien qu’il n’ait pas commis d’iniquité et qu’il n’ait pas de tromperie dans sa bouche. Le Seigneur veut le purifier de sa souffrance. Si vous offrez votre vie en sacrifice pour le péché, votre âme connaîtra une longue postérité. Et le Seigneur veut ôter la peine de son âme, lui apporter la lumière et le doter d’intelligence, justifier le juste qui sert pour le bien de la multitude, et il portera leurs péchés. C’est pourquoi il aura sa part parmi les multitudes, et avec les puissants il partagera le butin, parce que son âme a été livrée à la mort et qu’il a été compté parmi les sans-loi ; il portait le péché des multitudes et il a été livré pour leurs iniquités. Réjouis-toi, stérile, toi qui n’as pas enfanté ; éclate en cris de joie toi qui n’as pas connu les douleurs, car plus nombreux sont les enfants de la délaissée que les enfants de celle qui a un époux.

ÉPITRE

I Cor. I, 18 – II, 2

Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage? Où est le scribe? Où est le disputeur de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes. Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or, c’est par lui que vous êtes en Jésus Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié.

ÉVANGILE

(Matth. XXVII, 1-38 ; Lc XXIII, 39-43 ; Matth. XXVII, 39-54 ; Jn XIX, 31-37 ; Matth. XXVII, 55-61)

Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Après l’avoir lié, ils l’emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur. Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J’ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde. Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang. Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. C’est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu’à ce jour. Alors s’accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël; et il les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné. Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. Alors Pilate lui dit: N’entends-tu pas de combien de choses ils t’accusent? Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur. A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle Christ? Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus. Pendant qu’il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle Christ? Tous répondirent: Qu’il soit crucifié! Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu’il soit crucifié! Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s’agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs! Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier. Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus. Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l’eut goûté, il ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. Puis ils s’assirent, et le gardèrent. Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. Avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche. L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant: N’es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous! Mais l’autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. Les passants l’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S’il est roi d’Israël, qu’il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s’est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu. Les brigands, crucifiés avec lui, l’insultaient de la même manière. Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? C’est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent: Il appelle Élie. Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire. Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver. Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l’esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes. Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu. Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c’était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés, et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l’Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs l’Écriture dit encore: Ils verront celui qu’ils ont percé. Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin; qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. Le soir étant venu, arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre. Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc, et le déposa dans un sépulcre neuf, qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre, et il s’en alla. Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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