Carême de la Nativité
Saint Étienne le Jeune, moine et abbé du Mont-Saint-Auxence, martyr (766) ; saintsÉtienne, Basile, Grégoire, Grégoire et Jean et leurs compagnons, martyrs(VIIIème s.) ; saintIrénarque, martyr avec sept femmes à Sébaste (303) ; saint Hilaire et son épouse sainte Quiéta,de Dijon (Vème s.) ; Saint Étienne leJeune, moine et abbé du Mont-Saint-Auxence, martyr (766) ; saints Étienne,Basile, Grégoire, Grégoire et Jean et leurs compagnons, martyrs (VIIIème s.) ;saint Théodore, archevêque de Rostov, iconographe (1394) ; saints néo-martyrsde Russie : Séraphin (Tchitchagov), métropolite (1937), Alexis (Veselovsky),Alexis (Smirnov), Basile (Zavgorodny), prêtres, Raphaël (Tioupine), Vincent(Nikolsky), moines, et Anisia (Maslanov) (1937), Parascève (Fedorov) (1938),Nicolas (Krylov), prêtre (1941).
VIE DE SAINT ÉTIENNE LE JEUNE

Saint Étienne le Jeune vit le jour en 715 àConstantinople, de parents pieux et distingués, qui étaient restés longtempssans progéniture. En obtenant de Dieu ce garçon, à la suite d’une apparition dela Toute Sainte Mère de Dieu, ils firent le serment de le consacrer au servicedivin. Lorsque vint le moment pour les parents d’Étienne d’accomplir leur promesseet de consacrer leur fils à Dieu, l’empereur Léon III l’Isaurien (717-741)commençait à prendre ses premières mesures d’interdiction du culte des saintesimages et de persécution des défenseurs de l’Orthodoxie. Ils jugèrent donc plusprudent de s’éloigner de la capitale, et de confier leur fils aux moines duMont Saint-Auxence, près de Chalcédoine. Le jeune garçon de seize ans fut reçuavec joie par ces saints hommes et revêtit le jour même le saint Habitangélique. Il devint le disciple d’un Ancien expérimenté, du nom de Jean.Étienne montrait une parfaite obéissance et un zèle égal pour les obédiencesles plus astreignantes comme pour la louange de Dieu. Au bout de quelque temps,son père mourut, et Étienne se rendit à Constantinople pour régler ses affaireset distribuer ses biens aux pauvres. Jean, son père spirituel, remit lui aussipeu après son âme à Dieu, et Étienne fut choisi à sa place comme higoumène partous les frères réunis. Sous sa direction diligente, et grâce à sa grandehumilité, le petit groupe d’ascètes grandit jusqu’à atteindre le nombre devingt frères, suffisant pour former un monastère cénobitique. Le saint enorganisa la vie, puis il se retira au sommet du mont, pour y vaquer à la prièresilencieuse. La cellule qu’il se bâtit là était dépourvue de toit et exposée àtoutes les intempéries, et elle était si exiguë qu’on pouvait à peine sebaisser. Vêtu d’une mince tunique en tout temps, portant de lourdes chaînes surle corps, et se contentant d’une nourriture juste suffisante pour le garder envie, saint Étienne fit de grand progrès dans la contemplation et attira à lui,sans le vouloir, de nombreux disciples et visiteurs, qui répandirent sarenommée dans tout l’Empire. À la mort de Léon III (741), son fils Constantin Vfut couronné empereur. Sitôt son autorité bien assise, il déclencha une sauvagerépression contre ceux qui vénéraient les saintes images. En 754, le tyranréunit un pseudo concile, composé de plus de trois cents évêques soumis à sonautorité. Il leur fit proclamer officiellement la suppression du culte desicônes. Fort de cette décision, Constantin V fit partout détruire les saintesimages. Partout, des agents de l’empereur frappaient, torturaient etemprisonnaient les confesseurs. Ce fut ainsi l’occasion de mener unepersécution systématique contre le monachisme. On fermait les monastères, etcertains se trouvèrent même convertis en casernes, en bains ou autres édificespublics. On bafouait les moines, les obligeant à revêtir des effets laïcs et àse marier sous peine de torture. Sans crainte des représailles, saint Étienneexhortait à la résistance et apparaissait partout comme le chef du partiorthodoxe. Il fut mis en demeure par les envoyés de l’empereur de se rendre àConstantinople, pour souscrire aux décisions du concile hérétique, ce qu’ilrefusa après avoir courageusement renvoyé les délégués du souverain. Peu après,il fut arrêté et enfermé dans un monastère de Constantinople. Confronté auxthéologiens de l’empereur en public, il exposa brillamment la tradition dessaints Pères concernant la vénération des saintes icônes. Comme on le plaçaitdevant l’alternative : signer les décisions du concile ou mourir dans lestourments, le saint se moqua de ses accusateurs et leur démontra que ce concilene pouvait être légitime, puisque les six premiers Conciles Œcuméniques avaientété réunis dans des églises ornées elles-mêmes d’icônes, et que ses décisionsétaient manifestement hérétiques et étrangères à la tradition de l’Église. Ilfut alors condamné à l’exil, en 755. Il profita de cet exil pour se retirerdans une étroite cellule au sommet d’une colonne, où il entreprit de nouveauxexploits ascétiques. Il obtint ainsi une telle faveur auprès de Dieu, qu’ilaccomplissait des miracles éclatants pour ceux qui venaient vers lui etconfessaient la sainte foi orthodoxe, en vénérant l’image du Christ. Pourmettre fin à sa notoriété, l’empereur fit transférer saint Étienne àConstantinople, dans la prison du Prétoire. Il y retrouva trois centquarante-deux autres moines confesseurs de la foi. Les uns avaient eu le nezcoupé, d’autres les oreilles ou la langue tranchées, d’autres avaient étéhonteusement outragés et couverts de purin. Devant ce spectacle, le saintrendit hommage, en pleurant, à leur foi et à leur endurance. Il redonna courageaux désespérés, les exhortant à demeurer fermes sur le roc de la vraie foijusqu’au terme du combat, et réunit les détenus en un seul corps sous sapuissante autorité spirituelle. Malgré les difficiles conditions de détention,Étienne organisa leur vie comme dans un monastère, au rythme de la louangeperpétuelle de Dieu et dans la charité mutuelle. Il convertit même àl’Orthodoxie certains de ses geôliers, qui avaient écouté avec admiration lesrécits des luttes des saints confesseurs. Après onze mois d’emprisonnement,Étienne reçut la révélation de sa mort prochaine. Il entreprit alors un jeûnede quarante jours, pendant lesquels il enseignait nuit et jour à ses disciplesla voie du salut. Puis, le dernier jour venu, il ordonna de célébrer une vigilede toute la nuit pour recevoir de Dieu la force dans son ultime combat.L’empereur avait fait afficher partout la sentence d’exécution du chef du partiorthodoxe, afin d’effrayer ceux qui cachaient chez eux des moines ou desconfesseurs de la foi, si bien que, dans une grande confusion, des gens derien, excités par les soldats, se précipitèrent au Prétoire. Le saint seprésenta devant eux sans trembler et dit : « Je suis celui que vous cherchez. »Ils le jetèrent alors à terre et, attachant des cordes aux fers dans lesquelsses pieds étaient serrés, ils le traînèrent sur la voie publique, enl’injuriant et le frappant à coups de pieds et au moyen de bâtons. Lorsque lecortège parvint à l’église de Saint-Théodore, le saint se tourna vers lesanctuaire comme pour saluer le saint. Un de ces impies, nommé Philomatios,s’écria alors : « Voyez, il veut finir en martyr ! » Courant vers un posted’eau pour les incendies, il en arracha une grande barre de bois, et en frappale saint avec une telle violence qu’il lui brisa le crâne, laissant sa cervellese répandre sur le sol. Philomatios fut aussitôt saisi de convulsions, et ilresta la proie du démon jusqu’à sa mort. Le cadavre de saint Étienne fut alorsatrocement mutilé, à coups de pierres et de bâtons, par la populace. L’ayantensuite traîné par les rues, le sinistre cortège se rendit jusqu’au monastèreoù vivait la sœur du saint, dans le but de forcer cette dernière à lapider lecorps de son frère. Mais elle s’était cachée, et ne l’ayant pas trouvée, les impiesjetèrent le corps dans une fosse commune destinée aux païens et aux condamnés àmort. Puis ils retournèrent auprès de l’empereur pour lui relater les faits,comme s’il s’agissait d’un acte de bravoure. Ce triste événement eut lieu le 20novembre 765, le saint étant âgé de cinquante-trois ans.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Étienne , ton 4
Entraîné à l’ascèse dans la montagne, tu as défait par l’armure de la Croix, ô Bienheureux, les attaques intérieures des adversaires. Plein de courage, tu t’es présenté à la lutte, abattant le Copronyme par l’épée de la foi. Pour ton ascèse, comme pour ta lutte, Dieu t’a couronné, glorieux Étienne, moine et martyr.
Tropaire du saint hiéromartyr Séraphin Tchitchagov, ton 5
Préférant l’armée du Roi Céleste à celle qui est terrestre, tu fus un ardent serviteur de la Sainte Trinité ; gardant en ton cœur les préceptes du pasteur de Cronstadt, tu multiplias pour l’utilité du peuple de Dieu les différents dons qu’Il t’accorda ; maître de la piété et défenseur de l’unité ecclésiale, tu fus digne de souffrir jusqu’au sang, ô hiéromartyr Séraphin, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
Kondakion de saint Étienne, ton 3
D’une racine stérile a crû une branche, toi le saint qui portas le nom du premier martyr, tu fus un guide éminent des moines, ô Père, ne craignant point la fureur de l’empereur qui ne voulait pas honorer l’icône ; c’est pour elle que tu mourus, ô Étienne, recevant la couronne du martyre.
Autre kondakion de saint Étienne , ton 8
Amis de la fête, louons fidèlement et de tout cœur, par des chants, le contemplateur de la Trinité, le divin Étienne, car il honora la belle image du Maître et de Sa Mère, et crions-lui maintenant par amour, dans l’allégresse : réjouis-toi, Père éternellement glorieux !
Kondakion du hiéromartyr Séraphin Tchitchagov, ton 6
Portant le même nom que le thaumaturge de Sarov, tu éprouvais un amour chaleureux envers lui, annonçant au monde ses labeurs spirituels et ses miracles, tu incitas les fidèles à sa glorification, et tu fus digne de la visite reconnaissante du saint lui-même. Avec lui, saint hiéromartyr Séraphin, tu séjournes dans les demeures célestes ; aussi prie le Christ Dieu que nous soyons participants à séraphique joie.
ÉPITRE DU JOUR
1 Tim VI, 17-21
Mon enfant Timothée, recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions. Recommande-leur de faire du bien, d’être riches en bonnes oeuvres, d’avoir de la libéralité, de la générosité, et de s’amasser ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable. Ô Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes, et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous !
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XX, 9-18 ll se mit ensuite à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, l’afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays. Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu’ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide. Il envoya encore un autre serviteur ; ils le battirent, l’outragèrent, et le renvoyèrent à vide. Il en envoya encore un troisième ; ils le blessèrent, et le chassèrent. Le maître de la vigne dit : Que ferai-je? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être auront-ils pour lui du respect. Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent : Voici l’héritier ; tuons-le, afin que l’héritage soit à nous. Et ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d’autres. Lorsqu’ils eurent entendu cela, ils dirent : A Dieu ne plaise ! Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit: Que signifie donc ce qui est écrit: La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle? Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.