30 août (ancien calendrier) / 12 septembre (nouveau)

Après-fête de la décollation de saint Jean Baptiste ; Saints Alexandre (340), Jean (595) et Paul le Jeune (784), patriarches de Constantinople ; saint Eulalos, évêque de Chypre (IV) ; saint Christophore le Romain (VI) ; saint Fantin le thaumaturge de Thessalonique (IX-X) ; saint Alexandre de Svir (1533) ; transfert des reliques de saint Alexandre de la Neva (1724) ; synaxe des saints hiérarques serbes : Sava (1237), Arsène Ier (1266), Sava II (1269), Eustathe Ier (vers 1285), Jacques (1292), Nicodème (1325), Daniel (1338), Joannice II (1354), Ephrem II (après 1395), Spiridon (1388), Macaire (1574), Gabriel I (1659) et Grégoire ; saints néo-martyrs de Russie : Pierre (Rechetnikov), prêtre (1918), Apollinaire (Mosalitinov), moine (1918), Paul (Malinovsky), prêtre, Elisabeth (Yariguine), moniale et Théodore (Ivanov) (1937), Ignace (Lebedev), moine (1938), Pierre (Tcheltsov), confesseur, prêtre (1972).

VIE DES SAINTS ALEXANDRE, JEAN ET PAUL LE JEUNE, PATRIARCHES DE CONSTANTINOPLE

D’origine modeste et dépourvu de connaissances livresques, mais brillant par ses vertus et ses charismes apostoliques, saint Alexandre fut jugé digne d’assister saint Métrophane, l’archevêque de Byzance, en qualité d’archiprêtre. Après la victoire de saint Constantin sur Licinius, l’empereur organisa une joute oratoire entre Alexandre et les rhéteurs païens de Byzance. Comme l’un des philosophes accusait l’empereur Constantin d’innover en matière de religion, Alexandre se tint devant lui et dit : « Je t’ordonne, au Nom du Christ, le seul vrai Dieu, de te taire ! » Et aussitôt, le rhéteur devint muet et tous reconnurent la puissance de la vrai foi. Saint Métrophane étant malade et trop âgé pour se rendre au premier Concile Œcuménique de Nicée (325), c’est en son nom qu’Alexandre y siégea. On raconte qu’après la clôture du Concile, l’empereur Constantin demanda à tous les Pères théophores qui y avaient brillé, de venir à Constantinople, qu’il venait de fonder, pour la bénir. Un ange du Seigneur apparut alors à saint Métrophane et lui révéla que, devant remettre son âme à Dieu dix jours après, il lui fallait laisser le bienheureux Alexandre pour successeur. Les Pères se réjouirent à cette nouvelle, et après avoir célébré les funérailles de saint Métrophane, ils intronisèrent solennellement saint Alexandre comme premier évêque de la nouvelle capitale de l’Empire (327). À la suite du Concile, saint Alexandre, qui était âgé de près de quatre-vingt-six ans, s’illustra dans la défense de la foi orthodoxe contre les intrigues suscitées par Arius et ses partisans, et certains rapportent qu’il entreprit des voyages apostoliques en Thrace, Macédoine, Thessalie et dans les îles pour y prêcher la foi du Concile de Nicée.

Convoqué à Nicomédie pour rendre compte de sa foi, Arius réussit à tromper l’empereur en signant une profession de foi où il se contentait de dire que le Fils de Dieu est né avant tous les siècles. Il demanda alors sa réintégration dans l’Église et, sous la pression d’Eusèbe de Nicomédie, l’empereur regarda favorablement sa demande et demanda aux évêques réunis en concile à Tyr de l’examiner (335). Ce concile, composé essentiellement de partisans d’Arius, se tourna en jugement inique contre saint Athanase, qu’on traitait de sorcier, de brute et de semeur de discorde. Alors que saint Athanase réussissait à s’embarquer en secret pour Constantinople, où il essaya vainement de se faire entendre de l’empereur, le concile prononçait sa déposition, qui aboutit à une sentence d’exil à Trèves. Arius essaya de rentrer à Alexandrie, mais une émeute ayant éclaté contre lui, l’empereur le rappela à Constantinople, en vue de le faire recevoir dans la communion de saint Alexandre. Eusèbe de Nicomédie et les siens exercèrent toutes sortes de pressions sur le saint prélat et firent les préparatifs pour la célébration d’une Liturgie, où il devait communier avec l’hérétique. Saint Alexandre se réfugia dans l’église Sainte-Irène et, prosterné devant le saint autel, il priait jour et nuit avec force larmes, en disant au Seigneur : « Si Arius doit être réconcilié à l’Église, laisse partir ton serviteur. Mais si Tu as pitié de ton Église et ne veux pas livrer ton héritage à la honte, retire Arius, afin que l’hérésie ne soit pas prise pour la vraie foi. » Le samedi, veille du jour où devait se dérouler la cérémonie, alors qu’il se trouvait sur l’agora proche de la colonne de porphyre dressée par Constantin, Arius fut soudain pris d’un besoin naturel et, ses entrailles ayant éclaté, il périt lamentablement dans le lieu d’aisance, se trouvant ainsi privé de la communion et de la vie. Quand il apprit cette nouvelle, saint Alexandre rendit grâce à Dieu, non pour la mort d’autrui, mais parce qu’Il avait manifesté une fois de plus que, même avec l’appui du pouvoir et des puissants de ce monde, l’hérésie ne pouvait l’emporter sur la vérité de l’Église. Cependant les troubles n’en cessèrent pas pour autant, et saint Alexandre dut continuer à lutter pour l’Orthodoxie. Il s’endormit en paix, quelques mois après la mort de saint Constantin (337), à l’âge de quatre-vingt-dix-huit ans, pour remporter au Ciel la récompense de ses travaux apostoliques. Il confia à saint Paul [6 nov.], la succession dans l’épiscopat et dans la lutte pour l’Orthodoxie.

Bien qu’on ne sache pas au juste lequel des patriarches Jean est commémoré aujourd’hui, on peut supposer qu’il s’agit de Jean VIII Xiphilinos, qui siégea de 1064 à 1075, année où il mourut âgé de soixante-cinq ans. Originaire de Trébizonde, il reçut sa formation à Constantinople, où il devint l’ami de Michel Psellos, sans partager toutefois l’attrait de ce dernier pour la philosophie néoplatonicienne, qui devait le conduire à l’hérésie. Comme il était éminemment versé dans les sciences juridiques, on lui confia l’enseignement du droit à l’Université impériale que Psellos s’efforçait de restaurer. Injustement accusé par les milieux de cour, Jean dut quitter la capitale et, après avoir reçu l’Habit monastique, il vécut une dizaine d’années dans un monastère du Mont Olympe de Bithynie. À la mort du patriarche Constantin III Lichoudès (1063), il fut rappelé par l’empereur Constantin Doukas et consacré, malgré ses réticences, patriarche œcuménique. En un temps troublé par la menace grandissante des Turcs Seljoukides, il fut un homme de paix et de conciliation, et s’efforça d’établir un rapprochement avec l’Église arménienne. Le patriarche Jean vécut toute sa vie dans une grande pauvreté et une parfaite pureté de mœurs. Il distribuait en aumônes tout ce qu’il avait, organisa des distributions publiques de vivres et contribua à la construction ou à la restauration de nombreuses églises. Il célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, indifférent aux critiques que les prélats mondains lui adressaient à ce sujet, et excellait dans l’interprétation des dogmes et règlements canoniques de l’Église.

Saint Paul IV dit le Jeune était originaire de Chypre. Il occupait le rang de lecteur et brillait tant par ses paroles que par ses actions vertueuses, quand il fut élu contre son gré patriarche, le second Dimanche du Carême 780, après une longue vacance du siège, causée par l’hérésie iconoclaste. Sous la pression du terrible empereur Léon IV le Khazar, il dut alors souscrire un document, dans lequel il déclarait ne pas rendre de culte aux images. Mais l’empereur mourut peu après son ordination, et il se rétracta. L’hérésie continuait cependant de répandre son venin, et comme le patriarche, malade, se trouvait impuissant à lui résister, il préféra renoncer à sa charge pour se retirer au monastère de Florus, sans en avertir toutefois l’impératrice régente sainte Irène [7 août]. Aussitôt prévenus la souveraine et son fils Constantin VI se rendirent auprès du saint prélat pour lui demander la raison de sa démission. Le bienheureux Paul, en larmes, leur déclara : « Je n’aurais pas dû accepter de siéger à la tête d’une Église qui s’est séparée de la communion avec les autres trônes. » L’ayant quitté pleins de tristesse et d’amertume, les souverains lui envoyèrent une ambassade de patriciens et de membres du Sénat, pour essayer de le fléchir. Il leur dit avec fermeté : « Si l’on ne réunit pas un Concile Œcuménique pour corriger l’erreur qui est au milieu de nous, il n’y a point de salut pour vous. » Comme ils lui demandaient pourquoi il avait accepté de signer le libelle de l’empereur hérétique, il répondit : « C’est pour cette raison que je me lamente et que j’ai décidé de faire pénitence, en priant Dieu qu’il ne me châtie pas pour avoir manqué de prêcher la vérité par crainte de votre folie. » Il s’endormit en paix deux ou trois mois après (784), suscitant un grand deuil au palais et parmi les Orthodoxes, car tous l’admiraient pour sa vertu et sa piété. Grâce à son exhortation et à la ferme résolution de l’impératrice et de son successeur, saint Taraise [25 fév.), on commença alors à préparer le Septième Concile Œcuménique qui devait rétablir le culte des saintes icônes (787).

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaires  du Précurseur, ton 4

Toi le plus grand des Prophètes en vérité, tu as prédit et vu, réalisée, la venue du Christ, dont tu fus

l’oculaire témoin, le Précurseur; décollé par Hérode, tu courus annoncer aux Enfers la rédemption; c’est pourquoi, Baptiste Jean, nous te glorifions de tout coeu

Tropaire de saint Alexandre de la Neva, ton 4

Reconnais tes frères, nouveau Joseph, toi qui ne règnes pas sur l’Égypte, mais au ciel avec le Christ, bienheureux prince Alexandre, et multiplie le froment à la prière des gens de ton pays; protège aussi ton héritage, le peuple chrétien, et, dans les peines que leur inflige l’ennemi, viens en aide aux fils de la sainte Russie.

Tropaire de la Synaxe des saints hiérarques serbes, ton 4

Saints archevêques et patriarches qui avez illuminé la Serbie, Pères théophores qui avez gardé fidèlement l’apostolique tradition, inébranlables piliers et guides suprêmes de la vraie foi, priez le Maître universel de faire au monde le don de la paix et d’accorder à nos âmes la grand miséricorde.

Kondakion du Précurseur, ton 3

Par ta vie céleste reflétant tel un miroir les divines grâces de la pureté, tu fus un reproche vivant pour l’inconduite du roi ; et tu supportas la mort par le glaive en toute joie ; c’est pourquoi nous te chantons: Réjouis-toi, Prophète, Baptiste et Précurseur du Christ notre Dieu.

Kondakion de saint Alexandre de la Neva, ton 4

De même que tes lointains parents Boris et Gleb du ciel apparurent pour t’aider lorsque vaillamment tu combattais contre le régent de Suède et ses guerriers, de même encore maintenant viens au secours de ta nation en triomphant de l’ennemi qui veut asservir les fils de la sainte Russie.

Kondakion de la Synaxe des saints hiérarques serbes, ton 3

Sur le trône pontifical vous avez mené pieuse vie et guidé votre peuple vers la connaissance de Dieu et, pour avoir plu au Seigneur, il vous a glorifiés par des miracles et par l’incorruptible condition, comme les disciples de sa grâce.

ÉPÎTRE DU JOUR

II Cor. VII, 1-10

Purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu. Donnez-nous une place dans vos coeurs ! Nous n’avons fait tort à personne, nous n’avons ruiné personne, nous n’avons tiré du profit de personne. Ce n’est pas pour vous condamner que je parle de la sorte ; car j’ai déjà dit que vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort. J’ai une grande confiance en vous, j’ai tout sujet de me glorifier de vous ; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations. Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n’eut aucun repos ; nous étions affligés de toute manière : luttes au dehors, craintes au dedans. Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l’arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que Tite lui-même ressentait à votre sujet : il nous a raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d’autant plus grande. Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m’en repens pas. Et, si je m’en suis repenti, -car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, – je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.

ÉVANGILE DU JOUR

Mc I, 29-35

En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d’André. La belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre ; et aussitôt on parla d’elle à Jésus. S’étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l’instant la fièvre la quitta. Puis elle les servit. Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques. Et toute la ville était rassemblée devant sa porte. Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies ; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu’ils le connaissaient. Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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