30 novembre

Carême de la Nativité – dispense de poisson

Saint André, le premier appelé parmi les apôtres, martyr (62) ; saint Frumence, évêque d’Ethiopie (vers 380) ; saint Tugduald (ou Tudwal), évêque de Tréguier (VIème s.) ; saint Vakhtang Gorgassali, roi de Géorgie (502) ; saints néo-martyrs de Russie : Jean (Tchestnov), prêtre (1937).

SAINT APÔTRE ANDRÉ LE PREMIER-APPELÉ

Saint André le premier appelé
Saint André, le premier appelé parmi les apôtres, martyr (62)

André, le glorieux apôtre du Christ, était le frère du saint Apôtre Pierre et était originaire de la ville de Bethsaïde (auj. al-Tell), située sur la rive nord-est du lac de Tibériade. À la différence de son frère qui était marié, il avait préféré garder la virginité et habitait dans la maison de Pierre à Capharnaüm. Les deux frères exerçaient ensemble la profession de pêcheurs et observaient tous les préceptes de la Loi avec piété. Quand S. Jean le Précurseur parcourut la Judée et les régions du Jourdain pour répandre son message de pénitence, André accourut vers lui, abandonna tout ce qui le retenait au monde et devint son disciple. Un jour, après avoir baptisé Jésus, Jean s’entretenait avec André et un autre disciple et, leur montrant Jésus qui passait non loin de là, il leur dit : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jn I, 35). À cette parole du Précurseur, ils suivirent Jésus pour le connaître davantage. Le Christ se retourna alors vers eux et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils répondirent avec respect : « Maître, où demeures-tu ? » — « Venez et voyez », dit Jésus. Ils se rendirent donc avec lui dans la demeure où il séjournait comme un étranger et l’interrogèrent tout le reste du jour. Ils ne concevaient pas encore que celui-ci fût le Sauveur et le Fils de Dieu, ni même ne voulaient devenir ses disciples, mais ils ressentaient pour lui une indicible attirance. De cet entretien, André retira la conviction que ce Jésus était le Messie attendu depuis tant de siècles par son peuple, le Sauveur du monde. Ne retenant pas sa joie, il se précipita chez son frère Simon et lui cria : « Nous avons trouvé le Messie ! » (Jn 1, 41), puis il le conduisit auprès de Jésus. André fut le premier à reconnaître le Christ et à l’annoncer à celui qui devait devenir le Coryphée du chœur des apôtres, c’est pourquoi il reçut le surnom de « Premier-appelé » . Par la suite, André suivit le Seigneur partout où il allait, afin de s’abreuver au fleuve d’eaux vives de ses paroles. Il était présent lors de la multiplication des pains (Jn 6) et vint intercéder auprès du Seigneur, pour qu’il nourrisse aussi d’aliment terrestre ces cinq mille hommes. André était lié d’amitié avec saint Philippe, qui était originaire comme lui de Béthsaïde. Lorsque certains Hellènes demandèrent à Philippe à voir Jésus, Philippe alla le rapporter à André, qui jouissait d’une plus grande familiarité auprès du Maître (Jn 12, 20). Après les trois Apôtres Pierre, Jacques et Jean, témoins des révélations les plus sublimes sur la divinité du Seigneur Jésus, venait donc saint André, pour exercer non pas une autorité, mais une certaine priorité sur les autres disciples. Le Premier-appelé fut témoin des événements qui accompagnèrent la Passion salvatrice du Christ et assista avec les autres Apôtres à ses apparitions après sa Résurrection. Lors de la Pentecôte, il reçut la plénitude de la grâce du Saint-Esprit et se vit attribuer par le sort l’évangélisation des côtes de la mer Noire, de la Bithynie, de la Thrace et de la Grèce (Macédoine, Thessalie et Achaïe). Il se rendit d’abord à Amisos (auj. Samsum) sur le littoral de la mer Noire et y convertit un grand nombre de juifs, puis guérit par la puissance de Dieu ceux qui souffraient de diverses maladies. Après avoir poursuivi sa mission à Trébizonde et Lazique, il retourna pour Pâques à Jérusalem. De là, il partit avec S. Jean le Théologien pour Éphèse et évangélisa quelque temps les régions occidentales de l’Asie Mineure. En remontant vers la Propontide et prêchant dans les villes de Nicée, Nicomédie, Chalcédoine, Héraclée du Pont et Amastris, il dut affronter les idolâtres et les sophistes aux raisonnements trompeurs, mais il confondit les uns et les autres par sa sagesse et par ses miracles. Parvenu à Sinope, il délivra par sa prière l’Apôtre Matthias de ses chaînes, mais il fut capturé à son tour par les païens en furie et souffrit de nombreux tourments : jeté à terre, frappé de toutes parts, il eut même un doigt arraché à coup de dents. Dans toutes ses épreuves, saint André ne cherchait ni à fuir ni à se défendre, mais endurait tout avec patience en imitant son Maître, l’Agneau de Dieu, venu sur terre pour souffrir et ôter les péchés du monde. Au spectacle de sa constance, de sa longanimité pour ses bourreaux et devant les nombreux miracles qu’il accomplissait, les habitants de Sinope se repentirent, lui demandèrent pardon et reçurent le saint baptême.André poursuivit sa prédication dans les villes de Néocésarée et de Samosate, puis se rendit une nouvelle fois à Jérusalem pour le concile qui réunit les apôtres au sujet de la réception des païens dans l’Église (Act 15, 6). Après la fête de Pâques, il accompagna quelque temps Matthias et Thaddée jusqu’aux confins de la Mésopotamie, puis partit évangéliser les régions barbares à l’orient de la mer Noire, au sud de la Russie actuelle. Puis il redescendit vers la Thrace et illumina les cœurs des habitants de la petite ville de Byzance par sa prédication. Il y fonda une église dédiée à la Mère de Dieu et y laissa Stachys [31 oct.], un des soixante-dix Disciples, comme évêque. Par la suite, il poursuivit son infatigable périple en Thrace, Macédoine et Thessalie, et parvint enfin à la ville de Patras, dans le Péloponnèse. Le saint Apôtre y convertit la propre épouse du proconsul romain, Maximilla, en la guérissant d’une maladie incurable. Il répandit ses bienfaits sur les autres habitants et constitua rapidement une large communauté de disciples du Christ. Pendant l’absence du proconsul Égéatus, il convertit aussi son frère et remplaçant, Stratoclès. À son retour, Égéatus entra dans une grande colère en constatant que le christianisme avait progressé jusque dans sa propre maison, et il fit arrêter l’Apôtre. Quelques jours après, la sentence fut prononcée sans jugement, et saint André fut attaché par des cordes à une croix et non cloué, de manière à prolonger son supplice. Après avoir retenu ses amis, qui voulaient le délivrer, André bénit une dernière fois ses fidèles et remit son âme à Dieu au bout de trois jours. Le proconsul trouva bientôt une mort brutale en châtiment de son iniquité, et le nouvel évêque, Stratoclès, après avoir distribué sa fortune aux pauvres, édifia son évêché sur les lieux mêmes du martyre de l’Apôtre. De nombreuses années après, le 3 mars 357, les précieuses reliques du saint furent transférées de Patras à Constantinople et furent déposées avec celles de saint Luc et de saint Thaddée dans l’église des Saints-Apôtres. Cinq cents ans après, elles revinrent à Patras, envoyées par l’empereur Basile Ier le Macédonien (867-886), puis devant la menace de l’invasion turque dans le Péloponnèse, elles furent offertes au pape de Rome Pie II par le despote de Morée Thomas Paléologue, en 1460. Le crâne du saint fut finalement restitué à Patras, le 26 septembre 1964, pour la joie et la consolation des fidèles orthodoxes. Selon la tradition slave, saint André aurait poussé sa mission jusqu’en Russie. Dans la tradition occidentale, saint André est vénéré comme le patron de l’Écosse, où l’on comptait au Moyen Âge plus de huit cents églises dédiées au Premier-appelé.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du saint Apôtre André, ton 4

Premier-appelé parmi les apôtres et frère du Coryphée, prie le Maître de tous d’accorder la paix à l’univers et à nos âmes la grande miséricorde.

Kondakion du saint Apôtre André, ton 2

L’éponyme de la vaillance, le premier appelé, le héraut de Dieu, qui suivit le Coryphée de l’Église,  le frère de Pierre, acclamons-le,  car il nous répète ce que jadis il dit à celui-ci: venez, nous avons trouvé Celui que nous souhaitons.

ÉPITRE DU JOUR

II Cor. VIII, 1-5

Nous vous faisons connaître la grâce de Dieu qui s’est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part. Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens, nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l’assistance destinée aux saints. Et non seulement ils ont contribué comme nous l’espérions, mais ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu.

I Cor. IV, 9-16 (St apôtre André)

Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.

ÉVANGILE DU JOUR

Lc VIII, 16-21

Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase, ou ne la met sous un lit; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il croit avoir. La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l’aborder, à cause de la foule. On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir. Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.

Jn I, 35-51 (St apôtre André)

Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples ; et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit : Voici l’Agneau de Dieu. Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus. Jésus se retourna, et voyant qu’ils le suivaient, il leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu ? » « Venez, leur dit-il, et voyez ». Ils allèrent, et ils virent où il demeurait ; et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure. André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ) ». Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : « Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre) ». Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : « Suis-moi ». Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : « Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph ». Nathanaël lui dit : « Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? » Philippe lui répondit : « Viens, et vois ». Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : « Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude. » « D’où me connais-tu ? » lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit : « Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël répondit et lui dit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël ». Jésus lui répondit : « Parce que je t’ai dit que je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci ». Et il lui dit : « En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. »

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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