Carême de la Nativité
Sainte Barbara (ou Barbe), mégalomartyre à Nicomédie, et sa compagne, sainte Julienne, martyre (vers 305) ; saint Jean Damascène moine, confesseur (vers 749) ; sainte Berthoare, abbesse en Savoie (614) ; Saint Cyran, abbé au diocèse de Bourges (657) ; sainte Ada (ou Adrehilde ou Adnette), abbesse près du Mans (VIIème s.) ; saint Jean, évêque de Polybote en Phrygie (VIIIème s.) ; sainte Gennade, archevêque de Novgorod (1505) ; saint Séraphin, évêque de Phanarion, néomartyr grec (1601) ; saints néo-martyrs de Russie : Alexis (Sabourov) ; Jean (Piankov) ; Alexandre (Posokhine) et Nicolas (Iakhontov), prêtres, Basile (Kachine), diacre et avec eux 10 martyrs (1918) ; Démètre (Nevedomsky), prêtre, Anastasie (Titov), moniale, Catherine (Arsk) et Cyre (Obolensky) (1937).
SAINTE GRANDE-MARTYRE BARBARA
Fille d’un riche païen d’Héliopolis , nommé Dioscore, sainte Barbara vivait sous le règne de l’empereur Dioclétien (284-305). Jaloux de sa remarquable beauté, Dioscore, sur le point de partir pour un lointain voyage, fit enfermer sa fille au sommet d’une tour élevée de son palais, afin qu’aucun homme ne la vît. Il avait pris soin de la combler de tous les biens et de lui donner une éducation raffinée, mais il n’avait pu empêcher la jeune fille d’exercer sa fine intelligence de manière conforme à l’image de Dieu déposée en chaque homme. D’elle-même, en contemplant le reflet de la présence de Dieu dans la nature, elle était parvenue à la connaissance du Dieu Un dans la Trinité et, se détournant des vanités, elle ne sentait son cœur s’émouvoir que pour le Christ, l’Époux céleste. Dioscore avait fait entreprendre la construction d’un bain au pied de la tour et avait ordonné de n’y percer que deux fenêtres. En regardant la construction pendant l’absence de son père, Barbara commanda aux ouvriers d’ouvrir une troisième fenêtre, pour que la salle soit éclairée par une triple lumière, symbole de la triple lumière du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui illumine tout homme venant en ce monde. Lorsque Dioscore rentra de voyage avec des propositions d’un riche mariage, il s’opposa au refus de la jeune fille, qui désirait consacrer au Christ sa virginité. L’étonnement du méchant homme se changea en une violente colère lorsqu’il apprit l’ouverture de la troisième fenêtre sur l’ordre de sa fille. Comme il lui en demandait la raison, Barbara fit devant lui le signe de la Croix et, lui montrant ses trois doigts réunis, elle lui dit : « Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, c’est par cette unique lumière que toute la création est illuminée, et c’est par ce signe que les hommes sont sauvés ». Ne contenant plus sa fureur, Dioscore saisit son épée et voulut lui trancher la tête ; mais, heureusement, la jeune vierge s’échappa et se réfugia dans la montagne, où un rocher se fendit miraculeusement pour l’abriter.
À la suite d’une dénonciation, son père finit par la découvrir. Il s’empara d’elle et la livra au gouverneur de la province, devant lequel la sainte confessa ardemment le Christ et manifesta son mépris pour les idoles. Elle fut alors cruellement frappée, sa chair fut déchirée au moyen d’objets acérés, ses côtés brûlés et sa tête meurtrie par de grosses pierres, de sorte que, jetée dans un sombre cachot, son corps n’était plus qu’une plaie sanglante. La nuit venue, le Seigneur Jésus-Christ lui apparut entouré d’une radieuse lumière et, après avoir guéri toutes ses plaies, Il lui promit de l’assister jusqu’à la fin dans son combat. Le lendemain, Barbara comparut une seconde fois devant le magistrat, stupéfait de la voir si soudainement rétablie. Après l’avoir soumis à de nouveaux supplices, le gouverneur ordonna de la dépouiller de ses vêtements et de la livrer nue à la risée publique. Mais le Seigneur ne laissa pas les regards impudiques outrager la pureté de sa vierge, et un globe de feu descendit soudain du ciel, recouvrant la jeune martyre d’un vêtement de lumière.
Devant le spectacle de l’endurance de la sainte et des miracles par lesquels Dieu manifestait sa faveur, une jeune femme du nom de Julienne se déclara elle aussi chrétienne et résolue à partager le sort de Barbara. Les soldats se saisirent d’elle aussitôt et lui firent subir les mêmes supplices que sa compagne. Le tyran décida finalement de faire décapiter les deux jeunes filles. Lorsque la sentence fut proclamée, Dioscore — qui avait assisté impitoyable à toutes les tortures de sa fille — proposa au gouverneur de lui trancher la tête de ses propres mains. Une fois rendues au sommet de la montagne où devait avoir lieu l’exécution, Julienne et Barbara offrirent en même temps leurs âmes au Seigneur : la première décapitée par un bourreau et la seconde par celui-là même qui lui avait donné le jour. Mais la vengeance divine ne tarda pas, car sur le chemin du retour, le cruel Dioscore fut réduit en cendres par un coup de foudre.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de sainte Barbara, ton 8
Honorons de nos hymnes sainte Barbara : * elle a rompu les filets de l’ennemi * et comme un oiseau elle s’en est échappée * par le secours et la protection de la Croix.
Tropaire de saint Jean Damascène, ton 8
Guide de l’orthodoxie, maître de piété et de sainteté, * luminaire de l’univers, ornement des moines inspiré de Dieu, * ô docte saint Jean, tu nous as tous illuminés par tes enseignements, * toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l’Esprit. * Intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu’il sauve nos âmes.
Kondakion de sainte Barbara, ton 4
Celui qu’en trois personnes nous chantons dans la foi, * tu l’as suivi, sainte martyre Barbara, * éteignant l’ardeur du culte des faux-dieux; * au milieu de l’arène luttant vaillamment, * tu n’as pas craint les menaces des tyrans, * mais tu ne cessais de chanter à pleine voix: * J’adore l’unique Dieu, la sainte Trinité.
Kondakion de saint Jean Damascène, ton 2
Ton corps, tu l’as dompté dans l’ascèse par de pénibles labeurs * pour monter à tire-d’aile vers les célestes hauteurs; * c’est là que te furent données les divines mélodies * que tu as transcrites, Père saint, pour les amis du Seigneur.
ÉPITRE DU JOUR
I Thess. IV, 1-12
Puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c’est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès. Vous savez, en effet, quels préceptes nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus. Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification ; c’est que vous vous absteniez de l’impudicité ; c’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu ; c’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l’avons déjà dit et attesté. Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais à la sanctification. Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint Esprit. Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres, et c’est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, Frères, à abonder toujours plus dans cet amour, et à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l’avons recommandé, en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n’ayez besoin de personne.
Ga III,23-29 (Ste grande-martyre Barbara)
Frères, avant que ne vienne la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en attendant la révélation de la foi. Ainsi la Loi nous a servi de pédagogue pour nous conduire au Christ, afin que nous obtenions de la foi notre justification. Mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous des fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous tous qui dans le Christ avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais, si vous êtes du Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, les héritiers de ce que Dieu a promis.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XI, 42-46
Mais malheur à vous, pharisiens ! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les herbes, et que vous négligez la justice et l’amour de Dieu : c’est là ce qu’il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses. Malheur à vous, pharisiens ! Parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques. Malheur à vous ! Parce que vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas, et sur lesquels on marche sans le savoir. Un des docteurs de la loi prit la parole, et lui dit : Maître, en parlant de la sorte, c’est aussi nous que tu outrages. Et Jésus répondit : Malheur à vous aussi, docteurs de la loi ! Parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous ne touchez pas vous-mêmes de l’un de vos doigts.
Mc V, 24-34 (Ste grande-martyre Barbara)
Une grande foule suivait Jésus et le pressait. Or, il y avait une femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, elle avait dépensé tout ce qu’elle possédait, et elle n’avait éprouvé aucun soulagement, mais était allée plutôt en empirant. Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement. Car elle disait : Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie. Au même instant la perte de sang s’arrêta, et elle sentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. Jésus connut aussitôt en lui-même qu’une force était sortie de lui ; et, se retournant au milieu de la foule, il dit : Qui a touché mes vêtements ? Ses disciples lui dirent : Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui m’a touché? Et il regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela. La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s’était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité. Mais Jésus lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton mal.