Dimanche de tous les saints glorifiés en Russie. Tous les saints du Mont Athos. Tous les saints de Roumanie
Saint André, archevêque de Crète (740) ; saints martyrs Théodote et Théodota (108) ;saint Théodore, évêque de Cyrène, martyr (310) ; saint Florent, évêque de Cahors (IVème s.) ; saint Valentin, prêtre et ermite (547) ; saint martyr Laurian à Vatan, en Berry (544) ; sainte Marthe, mère de saint Siméon le stylite, le jeune, du mont Admirable (554) ; sainte Berthe, veuve, abbesse en Artois (vers 725) ; saint André, prince de Bogolubovo (1174) ; saint André Roublev (vers 1420) ; saint hiéromartyr Sava, évêque de Gornji Karlovac (1941) ; saint hiéromartyr Démètre Kazansky, prêtre (1942).
LA FÊTE DE TOUS LES SAINTS GLORIFIÉS EN TERRE RUSSE
Le rétablissement de la fête de tous les Saints glorifiés en Russie coïncide historiquement avec celui du patriarcat dans l’Église Russe. Durant la période préconciliaire, le Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Russe n’avait pas l’intention de remettre en vigueur la célébration de la synaxe des Saints russes, qui était apparue au XVIème siècle. En 1908, un paysan de la province de Vladimir, Nicolas Gazoukine, demanda au Saint-Synode d’établir une fête annuelle « de tous les saints de Russie » et « d’honorer ce jour avec un office particulier ». Cette requête fut déclinée, le Saint-Synode considérant que la mémoire des Saints russes était déjà commémorée dans le cadre de la fête de tous les saints. Néanmoins, le Concile local de l’Église Russe, en 1917-1918 rétablit cette fête, et ce grâce aux efforts conjugués du professeur de l’université de Petrograd Boris Touraïev et du hiéromoine Athanase (Sakharov), futur confesseur de la foi, canonisé maintenant officiellement. Le premier présenta un rapport le 15 mars 1918 au Concile, dans lequel il mentionnait, entre autres, « qu’à notre triste époque, lorsque la Russie une est déchirée, lorsque notre génération pécheresse voit piétiner les fruits des labeurs des saints qui ont vécu dans l’ascèse dans les grottes de Kiev, à Moscou, dans la Thébaïde du Nord, et dans l’ouest de la Russie pour créer une seule Église Orthodoxe Russe, il serait opportun de rétablir cette fête oubliée… » Ledit rapport fut examiné par le concile et, enfin, le 26 août, le jour de la fête onomastique du saint patriarche Tykhon, fut prise la décision de rétablir la fête de tous les saints russes, sa date étant fixée au premier dimanche du carême des saints Apôtres. Le Concile décida d’imprimer l’ancien office composé par le moine Grégoire, avec des corrections. Cependant, le professeur Touraïev et le hiéromoine Athanase arrivèrent vite à la conclusion que l’on ne pouvait qu’emprunter une toute petite partie dudit office, et qu’il était indispensable de refaire tout le reste. Encore incomplet, l’office fut présenté le 8 septembre 1918, à l’avant-dernière cession de la commission liturgique du Concile, qui l’approuva et le soumit au Patriarche et au Saint-Synode qui, après la fin du Concile, donnèrent leur bénédiction pour imprimer le nouvel office, sous la direction du métropolite Serge (Stragorodsky). L’impression fut achevée à Moscou à la fin de 1918, dans de grandes difficultés. Malheureusement, en raison des événements de 1917, la fête rétablie par le Concile a failli tomber dans l’oubli comme cela avait été le cas dans le passé. En outre, le professeur Touraïev décéda en 1920. En automne 1922, le saint hiérarque Athanase (Sakharov), lors de sa première arrestation dans la cellule N°17 de la prison de Vladimir, rencontra tout un groupe qui partageait ses idées quant à la fête qui avait été rétablie. Selon le témoignage de St Athanase, cette assemblée de détenus, « après nombre de discussions animées au sujet de la fête, de l’office, de l’icône, de l’église dédiée à cette fête, posa les fondements d’une nouvelle révision de l’office imprimé en 1918, avec des corrections et des compléments ». C’est ainsi que l’office connut nombre de changements : on déplaça certains hymnes, des nouveaux saints furent introduits, lesquels n’avaient pas été mentionnés dans la version de 1918. Enfin, dans le même lieu, toujours en prison, le 10 novembre 1922, alors que l’on commémorait le trépas de St Dimitri de Rostov, auteur des célèbres vies de saints, fut célébrée, pour la première fois, la fête de tous les saints russes. Le 1er mars 1923, dans la cellule n°121 de la prison de Tagansk, St Athanase bénit le premier antimension en l’honneur de tous les Saints de Russie, destinée à sa chapelle privée. St Athanase continua à travailler le texte de l’office de tous les saints de Russie jusqu’à son bienheureux trépas, en 1962.
SAINT ANDRÉ, ARCHEVÊQUE DE CRÈTE
Notre saint Père André naquit à Damas, vers 660. Et celui que l’on surnomma le « plus harmonieux des mélodes » fut cependant privé de la parole pendant les sept premières années de son existence. Délivré de cette infirmité par la sainte Communion, il montra dès lors des talents exceptionnels, en particulier dans l’art de l’éloquence et l’étude de la sainte Écriture. Ses parents le consacrèrent au service de la basilique de la Résurrection à Jérusalem , et le locum tenens du trône patriarcal, Théodore (674-686), fit d’André son fils spirituel. Il avait discerné en lui de telles qualités qu’il voulait le préparer à prendre sa succession et il le nomma, malgré son jeune âge, notaire du Patriarcat, avec la responsabilité de toutes les affaires ecclésiastiques. C’est en cette qualité que, peu après le Sixième saint Concile Œcuménique (vers 685), André fut envoyé à Constantinople, avec deux saints vieillards, pour présenter à l’empereur et au patriarche la confession de foi de son Église, manifestant son adhésion à la condamnation de l’hérésie monothélite. Les deux autres représentants étant rentrés en Palestine, saint André resta dans la capitale, car il y avait trouvé des conditions plus favorables pour la prière, pour l’étude et pour les activités apostoliques auxquelles Dieu l’avait préparé. Il mena quelque temps une vie retirée, mais la lampe ne pouvant rester cachée sous le boisseau, sa conduite céleste et la puissance exercée par ses paroles pour le salut des âmes parvinrent rapidement à la connaissance de l’empereur et du patriarche, et il fut ordonné diacre de la Grande Église. On lui confia la responsabilité de l’orphelinat Saint-Paul et de l’hospice pour les pauvres situé dans le quartier d’Eugenios. Pendant presque vingt ans, il montra un zèle persévérant dans la direction de ces établissements de bienfaisance, qu’il agrandit et transforma en havres de salut, grâce à ses exhortations à la pénitence et à la pratique de la vertu. Il réussit si bien dans cette tâche qu’il fut consacré archevêque de Crète (entre 692 et 713). Mais, avant qu’il ait pu prendre possession de son siège, comme il se trouvait encore dans la capitale, Philippikos, usurpant le trône, déposa le patriarche Cyrus et mit à sa place Jean VI, avec pour mission d’annuler les décisions du Sixième Concile et de réanimer l’hérésie monothélite. Sous la pression des autorités, saint André dut souscrire à cette affaire ; mais dès que Philippikos fut écarté du pouvoir (713), il se rétracta et confessa sans ambages la vraie foi sur les deux volontés du Christ. Dès le jour de son installation dans la cathédrale de Gortyne, le saint pasteur exhorta ses prêtres à s’approcher dignement de Dieu et à devenir des réceptacles de sa grâce, pour être capables de transmettre à leurs fidèles cette lumière. Il prononça un grand nombre d’homélies en l’honneur des fêtes du Seigneur, de la Mère de Dieu ou des saints, qui constituent un des plus précieux héritages de la littérature patristique ; et pour orner dignement les festivités de son Église, il composa, avec un art incomparable, quantité d’hymnes qui sont restées dans nos livres liturgiques. Il est en particulier l’auteur du Grand Canon qui, chanté chaque année pendant le Grand Carême, n’a pas cessé, depuis des siècles, de provoquer chez les fidèles de salutaires larmes de repentir. Dans cette hymne grandiose, pour laquelle il a justement reçu le titre de « Mystagogue du repentir », le saint évoque toutes les figures de l’Ancien et du Nouveau Testament qui peuvent servir de modèles dans la voie de la conversion et du repentir. Pour le pénitent qui, au début du Carême, s’est reconnu en Adam assis aux portes du Paradis, ces exemples tirés de l’Écriture l’amènent à réaliser qu’ayant récapitulé par sa vie les péchés du monde entier, c’est dans les larmes, l’ascèse et la prière qu’il lui faut attendre la délivrance du Christ, le Sauveur du monde entier. Outre ces activités de prédicateur et de mélode, saint André restaura églises et monastères, et fonda une église, dédiée à Notre-Dame des Blachernes, en souvenir de l’illustre église de Constantinople. Il organisa aussi un hospice pour les malades, les vieillards et les indigents, qu’il entretenait non seulement en ressources financières mais qu’il visitait aussi fréquemment, soignant les infirmes de ses propres mains et procurant à tous une céleste consolation par ses paroles. Lors d’une des fréquentes attaques des Arabes contre l’île de Crète, le saint hiérarque, réfugié avec son peuple dans la forteresse, réussit à repousser les assaillants par sa seule prière, et nombre d’entre eux périrent dans la débandade. En d’autres occasions, il délivra l’île de la sécheresse par le flot de ses larmes, et repoussa une épidémie en se faisant le médecin de tous par ses prières et ses veilles. S’étant ainsi fait tout pour tous à l’imitation du Christ, il dut pourtant quitter son diocèse pour se rendre à Constantinople. Il y édifia le peuple ami du Christ par son enseignement orthodoxe concernant la vénération des saintes icônes, alors menacée par l’empereur Léon III. Averti par Dieu de sa fin prochaine, il réunit ses proches et leur annonça que son évêché ne le reverrait pas vivant. Peu après, il s’embarqua pour la Crète, et c’est en faisant escale dans l’île de Mytilène, qu’il trouva le repos, le 4 juillet 740.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche du 1er ton
La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la Vie au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!
Tropaire des saints de la Terre russe, ton 8
Tel le fruit magnifique de Ta semence salvatrice, la terre de Russie T’offre Seigneur, tous les Saints qui y ont brillé. Par leurs prières, garde dans une paix profonde l’Eglise et notre pays, par les prières de la Mère de Dieu, Très miséricordieux.
Kondakion des saints de la Terre russe, ton 3
En ce jour, le chœur des saints qui en notre terre plurent à Dieu, est présent à l’église et prie invisiblement pour nous ; les Anges l’accompagnent dans leurs louanges et tous les Saints de l’Église du Christ sont en fête avec Lui ; tous ensemble prient pour nous le Dieu d’avant les siècles.
Kondakion du dimanche du 1er ton
Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom II,10-16
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec ! Car devant Dieu il n’y a pas d’acception de personnes. Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi. Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés. Quand les païens, qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont point la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon l’Évangile que je vous annonce, Dieu jugera les actions secrètes des hommes par le Christ Jésus.
Hébr. XI, 33 – XII, 2 (Tous les saints locaux)
Frères, c’est par la foi que les saints vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Certains ressucitèrent pour des femmes leur enfant mort ; d’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection. Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et d’abord le péché qui nous entrave si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, ayant les regards sur Jésus, qui est à l’origine de notre foi et qui la mène à son ultime perfection.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. IV, 18-23
Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent. Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.
Matth. IV, 25 – V, 12 (Tous les saints locaux)
Des foules nombreuses se mirent à le suivre, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d’au-delà du Jourdain. Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne ; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ! Heureux les doux, car ils hériteront la terre ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux êtes-vous, lorsque l’on vous insulte, que l’on vous persécute et que l’on dit faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ; c’est ainsi en effet qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.