« C’est avec le cœur lourd que nous présentons nos plus sincères condoléances à l’occasion du décès d’un homme d’État européen distingué et authentique, Jacques Delors. Après une longue vie, il laisse un héritage de service dévoué, de leadership et de recherche de l’unité – des valeurs que nous défendons au sein de la communauté chrétienne orthodoxe en Europe et dans le monde entier.
M. Delors a exercé une influence considérable sur la politique européenne et a joué un rôle essentiel dans la promotion de la cause de l’unité et de la coopération au sein de l’Union européenne. Nous nous rappelons avec émotion les occasions où nous avons eu le privilège de le rencontrer – à Bruxelles en 1993 et 1994 et à Strasbourg en 1994. Au cours de ces rencontres, nous avons pu constater de première main sa profonde compréhension des complexités de notre époque et son dévouement inébranlable aux principes qui nous lient les uns aux autres.
Bien que M. Delors se soit principalement concentré sur les questions économiques et politiques au sein de l’Union européenne, son soutien et sa compréhension ont été inestimables pour l’Église orthodoxe. Ses idées et sa devise étaient de donner une « âme à l’Europe ». C’est dans cet esprit, avec son soutien, que le Cabinet de l’Église orthodoxe auprès de l’Union européenne a été créé en 1994. Son engagement à nos côtés reflétait un esprit de dialogue et de respect mutuel, favorisant un environnement dans une Europe unie où les différentes voix pouvaient être entendues et comprises.
Alors que nous faisons nos adieux à cet homme d’État remarquable, souvenons-nous non seulement de ses réalisations politiques, mais aussi des moments de connexion et de compréhension qui ont eu lieu entre nous. Que sa mémoire soit éternelle et que sa famille trouve du réconfort dans la certitude que son héritage perdure, en particulier dans le cœur de ceux qui ont eu le privilège de le connaître personnellement.
Au Patriarcat œcuménique, le 29 décembre 2023
En souvenir solennel,
Bartholomée, archevêque de Constantinople-Nouvelle Rome et le patriarche œcuménique »