« Nous ne jeûnons pas pour être vus ou loués par les hommes, mais pour aimer davantage Dieu », a déclaré dimanche Sa Béatitude le père patriarche Daniel lors de la Sainte Liturgie célébrée à la chapelle historique « Saint-Grand-Martyr-Georges » de la Résidence Patriarcale.
Concernant le jeûne en lui-même, a expliqué le patriarche de Roumanie, l’Évangile du Dimanche de l’Expulsion d’Adam du Paradis, dernier dimanche avant le Grand Carême, « nous enseigne que nous ne devons pas jeûner dans un état de tristesse, mais dans un état de joie ».
« Le jeûne est un don ou une offrande de soi présentée à Dieu pour le don de la vie et comme désir de sanctification de l’âme et du corps. Le jeûne, en tant que diminution de la nourriture et de la boisson ou comme renonciation à celles-ci, est motivé par la dévotion et l’amour envers Dieu. »
« Nous jeûnons parce que nous aimons Dieu le Donateur plus que ses dons matériels que nous consommons », a ajouté Sa Béatitude.
Le jeûne soutient la prière du fidèle
Sa Béatitude le père patriarche Daniel a également expliqué que le jeûne soutient la prière de l’homme croyant, « qui considère sa relation avec Dieu comme étant le centre, la lumière et la nourriture de son âme ».
« Pour cette raison, celui qui jeûne mais ne prie pas ne se sanctifie pas, car il n’accumule pas de lumière spirituelle dans son âme. Celui qui jeûne mais ne prie pas ne réalise qu’un exercice biologique et psychologique. »
Le véritable jeûne
Dans son sermon de dimanche, Sa Béatitude a souligné le sens profond du véritable jeûne, qui ne se limite pas seulement à un renoncement extérieur à certains aliments, mais qui a pour but d’élever l’homme au-dessus des préoccupations matérielles pour recevoir les dons spirituels.
« Le véritable jeûne a pour but d’élever l’homme au-dessus des richesses terrestres pour recevoir les biens spirituels célestes. En ce sens, le Seigneur Jésus-Christ nous exhorte en disant : « Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent », c’est-à-dire où les choses perdent leur valeur, « et où les voleurs percent et dérobent », c’est-à-dire où rien n’est sûr ou stable, mais tout est changeant et imprévisible. »
« Le Sauveur appelle les hommes à un changement ou à un renouvellement de vie, c’est-à-dire à s’élever du plan de la vie biologique au plan de la vie céleste ou spirituelle. »
Les véritables trésors de l’âme
Poursuivant cette idée, Sa Béatitude le père patriarche Daniel a expliqué que les véritables trésors de l’homme ne sont pas matériels.
« Lorsque le Seigneur dit « là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur », Il affirme qu’il existe un lien entre le trésor et le cœur. Il s’agit ici de trésors spirituels qui ne se dévaluent pas et ne se perdent jamais », a affirmé Sa Béatitude.
Faisant un parallèle avec l’Épître aux Galates, le patriarche de Roumanie a affirmé que ces trésors sont les dons du Saint-Esprit, à savoir : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienfaisance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi et la pureté (Galates 5, 22-23).
« Ces trésors spirituels doivent être recueillis surtout pendant la période du Carême de Pâques comme lumières de l’âme dirigées vers la Résurrection. Si le cœur de l’homme s’attache excessivement aux choses terrestres limitées et passagères, alors il en devient esclave. En revanche, s’il recherche des dons célestes impérissables, il acquiert la liberté de s’enrichir en permanence de l’amour infini et éternel de Dieu. »
« Le Sauveur rejette toutes les tentations d’affirmation égoïste de l’homme qui s’éloigne de Dieu par désobéissance et par oubli de Lui. Par conséquent, le Seigneur nous enseigne que l’homme ne peut être sauvé que par un amour humble envers Dieu et envers son prochain », a affirmé en conclusion Sa Béatitude le père patriarche Daniel.