« Coexister a toujours été un élément fondamental de la vie de l’humanité depuis l’aube de son histoire. Il a d’abord fallu coexister en petits groupes de famille, de tribus, puis en plus grands ensembles humains d’ethnies, de peuples, et graduellement en états, en empires pluriethniques, en confédérations de cités et d’états sur les différents continents. La nécessité pour l’homme de communiquer, de se confronter à d’autres hommes, d’avoir des « relation » avec autrui a toujours été vitale, a toujours été un avantage extraordinaire qui a permis aux capacités de l’individu, du groupe et du peuple de se démultiplier, et qui a favorisé la créativité.
Mais la coexistence n’est pas chose facile. Elle est souvent mise à mal et empoisonnée. Son asthénie et son épuisement sont, par principe, dus au virus de l’égocentrisme, individuel ou communautaire, qui se déclare de diverses façons. Pour que la coexistence pacifique prenne entre différents groupes, il a fallu que soient pris des édits, que soient institutionnalisés des principes et des lois, que soient énoncées des valeurs fondamentales. Ce qui n’a pas empêché leurs violations à toutes les époques de l’histoire, au point de réduire des millions d’hommes à la privation, aux épreuves, à des guerres exterminatrices. L’histoire de l’homme gémit des conflits sanguinaires entre individus et entre peuples…
L’agressivité humaine s’est étendue jusqu’à l’exploitation de la création et à son mépris, avec des conséquences douloureuses tant pour l’environnement que pour la vie humaine elle-même. La coexistence heureuse entre l’homme et la nature, bénédiction de Dieu, s’est muée en relation fragile et même funeste…
Ce qui doit être recherché, ce n’est pas n’importe quelle coexistence, mais une vie commune harmonieuse dans l’unité organique qu’est l’humanité ; non pas l’accumulation des individus posés les uns à côté des autres comme des grains de sable sur le rivage et que viennent frapper les vagues de l’océan, mais la symbiose organique des cellules du corps qui, en restant vivantes, contribuent chacune selon sa particularité à faire grandir l’humanité dans son ensemble… »
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