« La perte matérielle peut être un reproche pour ceux qui sont trop épris de gain », telle est l’une des conclusions que le patriarche Daniel tire du texte de l’Évangile de saint Matthieu du dimanche 17 juillet qui montre le Sauveur Christ guérissant deux personnes possédées de démons dans le pays des Gadaréniens.
Après avoir guéri les deux hommes, le Sauveur a permis aux démons d’entrer dans le troupeau de porcs des Gadaréniens, qui se sont noyés dans la mer et sont devenus une perte importante pour eux.
« Alors une grande foule sortit de la ville de Gadara et s’approcha de Jésus pour lui demander de quitter leur territoire. Ils craignaient qu’il leur occasionne encore d’autres pertes. Et Jésus, ne disant rien, quitta leur territoire », a raconté le Patriarche dimanche lors de la liturgie en l’église Saint-Georges à la résidence patriarcale.
« Quant aux habitants de cette ville, au lieu de témoigner de la reconnaissance à Jésus pour avoir guéri deux personnes tourmentées par des démons – qui étaient aussi un danger pour eux à cause de la violence, de la furie et de la méchanceté des esprits mauvais qui les possédaient, ils s’affligent de la grande perte que Jésus leur a fait subir. Ce dommage était, indirectement, un blâme pour les habitants de la ville de Gadara parce qu’ils étaient asservis par le commerce du porc », a expliqué le patriarche de Roumanie.
Sa Béatitude a rappelé que, selon la loi mosaïque, les porcs étaient des animaux impurs et que les habitants de Gadara, étant juifs, ne consommaient pas cette viande, mais élevaient des porcs pour les vendre aux païens à prix d’or.
« Le Sauveur Jésus-Christ vit qu’aucun des habitants de la ville de Gadara ne se souciait de ces hommes asservis, ces deux indigents qui passaient leurs journées dans les tombeaux ; depuis longtemps on les considérait non comme des personnes, mais comme des démons. Et Jésus est venu à eux pour les guérir, pour les libérer des démons, montrant un amour miséricordieux, une grande compassion, une grande miséricorde. »
« Et en tant que tels, les dommages créés aux habitants de la ville étaient une réprimande indirecte. Jésus enseigne non seulement par les mots, mais aussi par les actes qu’il accomplit, par sa présence et par son œuvre », a souligné Sa Béatitude le patriarche Daniel.
Citant saint Jean Chrysostome, le patriarche a souligné que Jésus a permis aux démons d’entrer dans le troupeau de porcs non seulement pour réprimander les Gadaréniens, mais aussi pour montrer que les démons ont un pouvoir limité et qu’ils seront envoyés au fond de l’enfer tout comme le troupeau de porcs a été envoyé au fond de la mer.
« Les démons n’ont pas un pouvoir illimité et il ne faut pas avoir trop peur d’eux, mais avoir une grande espérance et une grande foi en Dieu », a souligné le patriarche.
Sa Béatitude a noté que le Sauveur est venu dans le monde pour guérir les gens non seulement des maladies physiques et psychiques, mais aussi de l’emprise que les esprits impurs ont parfois sur les gens, et c’est pourquoi l’Église a des offices et des prières pour chasser les démons.
Le patriarche a mentionné parmi ces offices, le sacrement des Saintes Huiles, les prières d’exorcisme de saint Basile le Grand et celles de saint Jean Chrysostome, soulignant qu’elles « ne doivent pas être lues n’importe quand et n’importe comment », mais accompagnées du jeûne, de la prière et de la confession.
« Cette prière de libération de l’homme des mauvais esprits signifie aussi une libération des passions égoïstes asservissantes, car souvent les démons suscitent chez les gens des passions égoïstes par lesquelles ils les asservissent. Certains saints pères ont appelé les démons « homicides, ennemis ou adversaires », et les passions sont appelées « démons », par exemple, la cupidité, le vol, la luxure, l’ivresse » parce que, par leur intermédiaire, les démons agissent contre les hommes. »
Le patriarche de Roumanie a poursuivi en disant que les démons divisent les gens et les rendent violents.
« Souvent, des esprits mauvais prennent possession d’eux et ils ne pensent plus rationnellement, mais passionnément et violemment. D’où les querelles, les combats, les guerres. Les puissances diaboliques se manifestent de multiples façons comme des puissances qui divisent, asservissent et désagrègent. »
« C’est pourquoi l’Église prie sans cesse pour que l’amour et la paix du Christ habitent dans le cœur des gens », a conclu le patriarche Daniel.