10 octobre

16e dimanche après la Pentecôte

Saint Eulampe et sa sœur sainte Eulampée, martyrs à Nicomédie (310), saint Pinyte, évêque de Knossos en Crète (IIème s.), saint martyr Théoctène (III-IV), saint Bassien, moine à Constantinople (V), saint Clair, premier évêque de Nantes (IVème s.), sainte Tanche, vierge et martyre au diocèse de Troyes (637), sainte Telchide, abbesse de Jouarre (667), saint Ghislain, moine près de Mons en Belgique (VII), saint Théophile, confesseur à Nicée (VIII), saint Amphiloque, évêque de Vladimir (1122) ; mémoire des vingt-six moines de Zographou martyrisés par les Latins (1284) ; saint André, fol en Christ de Totma (1673), saint Innocent, évêque de Penza (1819), saint Ambroise d’Optino (1891).

SAINT EULAMPE ET SA SŒUR EULAMPIE

10 octobre
Saint Eulampe et sa sœur sainte Eulampée, martyrs à Nicomédie (310)

Eulampe et sa sœur Eulampie vivaient à Nicomédie sous l’empereur Dioclétien et le gouverneur Maxime (vers 303). Ils s’étaient réfugiés dans les montagnes proches de la ville pour échapper aux persécutions menées alors contre les chrétiens. Un jour où ses compagnons l’avaient envoyé pour acheter du pain en ville, Eulampe vit les édits impériaux que l’on venait d’afficher sur les murs, lesquels ordonnaient la persécution des chrétiens. Alors qu’il était en train de les lire, il fut saisi par les païens et conduit devant les autorités. Interrogé par l’empereur, il confessa courageusement sa foi dans le Christ. À l’issue de cet interrogatoire, il sembla que le saint se laissait convaincre et acceptait de sacrifier aux idoles. On le mena donc au temple. Tandis qu’il s’avançait comme pour sacrifier, il commanda à la statue d’Arès (Mars) de tomber, et aussitôt l’idole impuissante s’affaissa et se brisa sur le sol. Les païens, furieux de se voir ainsi ridiculisés, s’acharnèrent sur le vaillant athlète du Christ. Pendant qu’on le suppliciait, sa sœur Eulampie vint le prier d’intercéder pour elle, afin qu’elle puisse être jugée digne d’obtenir avec lui la palme du martyre. Dieu exauça sa prière et, après l’avoir frappé au visage, les soldats l’empoignèrent pour la jeter dans un chaudron rempli d’eau bouillante. D’abord hésitante, la sainte pénétra dans l’eau bouillonnante, sur l’invitation de son frère qui y avait été plongé auparavant. Mais l’eau se refroidit soudain à son contact, de sorte que les deux saints se tenaient debout dans le chaudron, pleins d’allégresse. Le tyran les en fit sortir, et il ordonna d’aveugler Eulampe et de suspendre sa sœur par les cheveux. Puis, ayant fait allumer une fournaise plus ardente que celle de Babylone, il y fit précipiter les saints martyrs. Mais, ô miracle ! les flammes formèrent un orbe de fraîcheur qui préserva les saints intacts de la morsure du feu, ils chantaient et glorifiaient le Seigneur comme jadis les Trois Jeunes Gens. Restant insensible devant ce miracle, le tyran ordonna alors de les décapiter. Avant que le glaive ne s’abatte sur sa nuque, sainte Eulampie remit sans trouble son âme à Dieu. Devant ces signes éclatants de la puissance invincible de la foi, deux cents païens crurent eux aussi au Christ. Ils furent tous décapités peu après, et partirent rejoindre Eulampe et d’Eulampie dans le chœur des saints.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

SAINT AMBROISE D’OPTINO

Saint Ambroise (Alexandre Grenkov), la figure la plus marquante des startsi (“anciens”) du monastère d’Optino, naquit en 1812 dans un village du gouvernement de Tambov. Après avoir été éduqué dans les lettres saintes par son grand-père, prêtre de village, il fit de brillantes études au séminaire, sans toutefois avoir l’intention de devenir prêtre ou moine. Vers la fin de celles-ci, il fut atteint d’une grave maladie et émit le vœu de se retirer au monastère s’il guérissait. Une fois rétabli, il remit à plus tard la réalisation de sa promesse, et s’engagea comme répétiteur dans une famille seigneuriale, puis il fut professeur de grec au petit séminaire de Lipetsk. Après quatre années d’indécision, il demanda conseil à un ermite renommé, Hilarion, qui lui dit : « Va à Optino, on a besoin de toi là-bas ! » Le jeune homme se rendit alors à l’Ermitage d’Optino. Tonsuré moine en 1842, sous le nom d’Ambroise, il fut ordonné prêtre trois ans plus tard. Comme il connaissait bien les langues anciennes, Ambroise devint également un des plus étroits collaborateurs du staretz Macaire pour la préparation de ses éditions. La fréquentation des écrits patristiques et leur application dans la vie quotidienne par les fréquents entretiens avec son père spirituel, lui procurèrent la meilleure préparation pour une éventuelle succession. Mais, là encore, la Providence intervint violemment dans sa vie : il fut bientôt atteint d’une si grave maladie, qu’après avoir échappé de peu à la mort, il fut dégagé de toute obligation monastique, et dut rester alité, sans pouvoir célébrer la Divine Liturgie, pendant presque tout le reste de sa vie. La maladie lui permit de comprendre par expérience que la puissance de Dieu se révèle dans notre faiblesse (2 Cor 12, 9). Il collabora alors à la traduction russe de l’Échelle de saint Jean Climaque et des œuvres de St Isaac le Syrien. Le staretz Macaire commença à lui envoyer des frères du monastère pour qu’il leur dispense ses conseils spirituels, puis il lui donna sa bénédiction pour recevoir les laïcs, à l’hôtellerie du monastère. Par l’action de la grâce et son perpétuel attachement à la prière intérieure, il avait acquis une extraordinaire perspicacité pour pénétrer les secrets des consciences, et une légère allusion ou quelques mots lui étaient suffisants pour révéler à ses visiteurs la solution de leurs problèmes. À la mort du starets Macaire, en 1860, Ambroise fut dès lors appelé à l’exercice d’un ministère de direction spirituelle qui s’étendit bientôt à la Russie tout entière. Riches et pauvres, gens instruits et ignorants, hommes du peuple, aristocrates ou intellectuels en vue, tous venaient vers cet homme alité comme vers un nouveau prophète, afin de recevoir un conseil, une consolation dans leur peine, une parole de salut qui allait diriger toute leur vie, une exhortation au repentir ou une simple bénédiction. Malgré sa faible constitution et ses maladies continuelles, saint Ambroise les accueillait tous avec bonne humeur, et savait adapter son comportement et ses paroles à chacun en particulier, de sorte qu’après un entretien avec le starets d’Optino, la vie de beaucoup de ses visiteurs changeait complètement. Le starets Ambroise entreprit, pendant les dix dernières années de sa vie, la fondation et l’organisation d’un couvent de moniales à Chamordino, situé à environ 15 km d’Optino. Grâce à la sollicitude du starets et à ses soins paternels, le monastère abrita en peu de temps plus de mille moniales. Aux bâtiments conventuels, il ajouta un asile, une école, un hôpital et un hospice pour les femmes âgées, de sorte que l’endroit devint une véritable cité de la charité. Le saint passa tout l’été de 1891 à Chamordino, afin de régler les affaires du monastère et d’en organiser la vie. Finalement, il tomba malade, au début de l’automne et rendit son âme à Dieu le 10 octobre 1891.

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOU

Tropaire du dimanche, 7ème ton

Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire de saint Eulampe et sa sœur Eulampie, ton 4

Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené * ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.

Tropaire de saint Ambroise, ton 5

Fontaine d’où coulé la santé, Père Ambroise, vers toi nous accourons: fidèlement tu nous diriges, en effet, sur la voie du salut, par tes prières nous gardant de tout malheur, nous visitant dans les-maladies de l’âme et du corps, de plus nous enseignant l’humilité, la patience, la charité; sans cesse prie l’ami des hommes, le Christ, et notre ardente Protectrice de sauver nos âmes.

Kondakion de saint Eulampe et sa sœur Eulampie, t. 3

Vénérons les nobles martyrs Eulampe et Eulampie, * frère et sœur selon la chair; * car ils ont discrédité les stratagèmes des tyrans * par la puissance du Crucifié; * ils sont la gloire des Martyrs en même temps que leur fierté.

Kondakion de saint Ambroise d’Optino, ton 2

Ayant accompli les préceptes du suprême Pasteur, en héritage tu as reçu la grâce de starets, dans la compassion de ton coeur pour tous les fidèles qui de toi s’approchaient ; c’est pourquoi nous aussi, tes enfants, nous te chantons avec amour : Ambroise, Père saint, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

Kondakion du dimanche, 7ème ton

Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection ! »

ÉPITRE DU JOUR

II Cor. VI, 1-10

Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car il dit: Au temps favorable je t’ai exaucé, Au jour du salut je t’ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice; au milieu de la gloire et de l’ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XXV, 14-30

Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens. Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n’en avait reçu qu’un alla faire un creux dans la terre, et cacha l’argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents s’approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit: Seigneur, tu m’as remis cinq talents; voici, j’en ai gagné cinq autres. Son maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents s’approcha aussi, et il dit: Seigneur, tu m’as remis deux talents; voici, j’en ai gagné deux autres. Son maître lui dit: C’est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n’avait reçu qu’un talent s’approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n’as pas semé, et qui amasses où tu n’as pas vanné; j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, et que j’amasse où je n’ai pas vanné; il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j’aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt. Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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