1er avril

Grand Carême, dispense d’huile et de vin.

Samedi de l’Acathiste

Sainte Marie l’Égyptienne, ascète (522) ; saint juste Achaz (716 avant J.-C.) ; saints martyrs Gérontios et Basilide saint Macaire, abbé du monastère de Pélécète en Bithynie, confesseur (840) ; saint Valéry, abbé-fondateur de Leuconay (619) ; saint Beherond, évêque d’Amiens (640) ; saint Leucone, évêque de Troyes (656) ; saint Dodolin, évêque de Vienne (VIIème s.) ; saint Abraham le Bulgare, thaumaturge à Vladimir (1229) ; saint Géronte des Grottes de Kiev (XIVème s.) ; saint Euthyme, archimandrite à Souzdal, thaumaturge (1404) saint Barsanuphe d’Optino 1913).

SAINT MACAIRE DE PÉLÉCÈTE

Né à Constantinople vers le milieu du VIIIème siècle, saint Macaire resta très tôt orphelin et fut élevé par son oncle qui lui proposa de se marier dès qu’il en eut l’âge. Mais le jeune garçon, ayant appris, par la méditation assidue de l’Écriture sainte, que toute joie terrestre conduit à la corruption, repoussa la proposition de son oncle et se retira près d’une église isolée, dont le prêtre lui enseigna à tenir son esprit libre de toute distraction, tendu vers les biens éternels. Il révéla finalement à son maître son désir d’embrasser la vie monastique, et celui-ci lui recommanda de se rendre au monastère de saint Jean-le-Théologien, dit du Pélécète, au Mont Olympe de Bithynie. C’est en courant, tel le cerf vers la source d’eau vive (Ps 41, 1), qu’il gagna la hauteur sur laquelle était perché le monastère. Une fois revêtu de l’Habit monastique sous le nom de Macaire, il accomplit avec zèle toutes les obédiences qu’on lui imposait, faisant l’admiration des autres frères pour ses vertus et son humilité. Après avoir assumé les fonctions de canonarque puis d’économe, à la mort de l’higoumène Marc, il fut désigné à l’unanimité pour prendre la direction de la communauté.

Dieu avait déjà montré sa faveur à l’égard de son serviteur par plusieurs miracles. Au cours d’une sécheresse persistante, il avait obtenu la pluie en organisant une procession à l’église voisine dédiée au Prophète Élie, et il avait guéri par sa prière le patrice Paul et son épouse qui, désespérant de la médecine, étaient venus en pèlerinage au monastère. Apprenant la nouvelle de ce miracle, l’impératrice Irène convoqua le saint, afin qu’il guérisse l’une de ses dames de compagnie. Durant ce séjour de Macaire à la capitale, le patriarche saint Taraise [25 fév.] confirma sa charge d’higoumène et l’ordonna prêtre. Cette dignité fut pour le saint l’occasion de s’enfoncer davantage dans l’abîme de l’humilité, en se considérant, à l’imitation du Christ, le serviteur de tous les frères.

Il passa une quinzaine d’années dans la paix, guérissant les malades et se faisant le modèle de la perfection évangélique, jusqu’au temps où Léon V l’Arménien (813-820) déclencha une nouvelle persécution contre les saintes icônes. Aux propositions de l’empereur qui lui promettait honneurs et riches donations pour son monastère, Macaire répondit : « Les honneurs et les richesses ne sont pour moi d’aucune valeur. Quant aux supplices endurés pour la vraie foi, c’est avec plaisir que je me soumettrai à tous ceux que tu me procureras et à bien d’autres encore. » Craignant son audacieuse confession, le tyran ne le fit pas convoquer au palais, mais ordonna de l’enfermer dans une prison et le livra aux pressions hypocrites de l’higoumène du monastère des saints Serge-et-Bacchus, qui avait embrassé le parti hérétique. Vaincu, ce dernier retourna vers l’empereur en disant qu’il serait plus facile d’ébranler la terre entière que de vaincre la résolution de Macaire. Le saint fut alors soumis à divers supplices et envoyé en exil sur le Bosphore, sans pouvoir communiquer avec ses disciples et ses amis. Pendant ce temps, les moines du Pélécète, qui s’étaient dispersés pendant un temps, se regroupèrent et, sur la recommandation de saint Théodore Stoudite, qui admirait grandement les combats de saint Macaire, ils prirent un ermite nommé Serge pour les diriger.

À la mort de Léon V (820), le saint fut libéré avec les autres confesseurs, mais ne put obtenir l’autorisation de rentrer dans son monastère. Il rendit visite au patriarche en exil, saint Nicéphore, et vécut quelque temps avec lui dans un monastère aux environs de Chalcédoine. Avec l’aide de pieux laïcs, il fonda un monastère à Chrysopolis, sur le bord de la mer, lequel attira bien vite un grand nombre de moines attachés au culte des saintes icônes.

Lors de l’avènement de Théophile (829-842), les persécutions reprirent avec une violence encore jamais atteinte et Macaire fut de nouveau convoqué à Constantinople. L’empereur essaya de le gagner par des flatteries, des promesses et des menaces, mais sans aucun succès. Il le livra alors à la fustigation et à un long séjour dans un cachot humide, presque sans nourriture. Dans la prison se trouvait un groupe d’hérétiques pauliciniens qui avaient été condamnés à mort. Ils demandèrent au saint sa bénédiction, mais celui-ci la leur refusa, en disant sans haine : « Il n’est pas possible que la lumière communique avec les ténèbres ! » Et il commença à leur prêcher la vraie foi. Un seul d’entre eux se convertit et échappa à la mort, les autres furent exécutés. Par la suite, le saint enseigna aux autres détenus iconoclastes la doctrine orthodoxe sur la vénération des saintes icônes, confirmant son enseignement par des miracles. Lorsque Théophile apprit qu’un grand nombre de prisonniers s’étaient convertis à l’Orthodoxie, il fit exiler le saint dans la petite île d’Aphousia en Propontide (mer de Marmara). De nombreux moines le suivirent dans cet exil et ils y fondèrent un monastère. Saint Macaire y accomplit de nouveaux miracles, procurant du pain aux habitants qui étaient accablés par la famine et guérissant ses moines des maladies. C’est là qu’il remit son âme au Seigneur, le 18 août 840, après avoir indiqué à ses disciples, Dorothée et Sabas, l’emplacement de son tombeau.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de l’Acathiste, ton 8 

Dès qu’il eût reçu l’ordre mystérieux, l’ange incorporel se présenta avec empressement dans la maison de Joseph et dit à l’Inépousée : Celui qui dans sa descente a incliné les cieux, vient pour être contenu en toi tout entier sans changement ;  c’est pourquoi, le voyant prendre dans tes entrailles l’aspect du serviteur, avec effroi je te clame : Réjouis-toi, Épouse inépousée.

Kondakion de l’Acathiste, ton 8

À toi, l’invincible Conductrice des armées,

Nous offrons l’hymne de victoire.

Délivrés des malheurs,

Nous tes serviteurs te dédions cette action de grâces,

A toi, Génitrice de Dieu,

Mais puisque tu possèdes la puissance invincible,

Délivre-nous nous de tout péril,

Afin que nous t’acclamions :

Réjouis-toi, épouse inépousée !

ÉPITRE DU JOUR

Héb IX,24-28

Frères, Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ; autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.

Héb IX, 1-7 (samedi de l’Acathiste)

Frères, la première alliance avait ses ordonnances relatives au culte, et son sanctuaire terrestre.

Il s’agissait d’une tente. Dans la partie antérieure, appelée le Saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, le rameau d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les prêtres qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ; et dans la seconde le grand prêtre seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

ÉVANGILE DU JOUR

Mc VIII, 27-31

Jésus s’en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question : Qui dit-on que je suis ? Ils répondirent : Jean Baptiste ; les autres, Élie, les autres, l’un des prophètes. Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répondit : Tu es le Christ. Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de lui à personne. Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après.

Lc X, 38-42, XI, 27-28 (samedi de l’Acathiste)

Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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