Grand Carême
Sainte Matrone, martyre à Thessalonique (IIIème-IVème s.) ; saint Jean l’Égyptien, ermite en Thébaïde (395) ; saints Manuel et Théodose, martyrs (304) ; saint Dominique, évêque de Cambrai (vers 545) ; saint Védulphe, évêque d’Arras (580).
Sainte Matrone était servante d’une noble juive, nommée Pantilla, qui était mariée au général de la garnison impériale de la ville de Thessalonique. Elle adorait Jésus-Christ comme le vrai Dieu et le priait en secret pour ne pas éveiller l’attention de sa maîtresse. Lorsque, chaque jour, celle-ci se rendait à la synagogue, Matrone l’accompagnait jusqu’à la porte, puis elle se dérobait aussitôt pour se rendre à l’église et offrir ses prières au Seigneur, s’arrangeant pour être présente à la sortie de Pantilla. Quand vint la Pâque juive, Matrone, qui désirait assister aux offices préparant la fête de la Résurrection du Seigneur — la vraie Pâque qui nous a fait passer de la mort à la vie — se rendit à l’église, mais elle tarda à rejoindre la synagogue et un des domestiques la dénonça à sa maîtresse. Pantilla, entrant alors dans une grande colère, déclara que si Matrone l’avait trompée sur ce point, elle devait bien être aussi fautive dans son service, et elle ordonna à ses autres serviteurs de l’attacher sur un banc et de la frapper de verges. Aux accusations de Pantilla, Matrone répondit : « Oui, je suis chrétienne, mais j’ai toujours obéi à vos ordres, sauf en ce qui concerne ma foi. En quoi ai-je manqué à votre service pour que vous déchiriez ainsi mon corps ? Si toutefois vous voulez me donner la mort parce que j’adore Jésus-Christ, vous avez tout pouvoir sur ma vie, mais vous n’avez pas de puissance sur mon âme qui appartient à Dieu seul. Je ne redoute aucun de vos tourments ; car Jésus, mon Sauveur et mon Maître, me vient en aide ! » On l’enferma ensuite pendant trois jours, et quand on ouvrit la cellule, Pantilla eut la surprise de la trouver sans aucune trace de blessures, dégagée de ses liens, debout, le visage radieux et chantant les louanges de Dieu. Sa haine n’en devint que plus furieuse et elle ordonna de la fustiger de nouveau, avec plus de cruauté. La même guérison miraculeuse se produisit à trois reprises, mais les coups de verges eurent finalement raison de la résistance que Matrone avait montrée. Au moment de rendre son âme à Dieu, elle dit : « Seigneur Jésus, Sauveur immaculé pour qui j’endure tous ces tourments, je remets maintenant mon âme entre tes mains, daigne me recevoir dans la société de tes martyrs ! » Afin de n’être pas accusée d’assassinat, Pantilla fit précipiter le corps de Matrone du haut d’un rocher et fit croire qu’elle avait été victime d’un accident. Par la suite l’évêque Alexandre (début du IVe s.) fit porter la précieuse relique à l’intérieur de la cité, dans un endroit où l’on construisit une église dédiée à sainte Matrone.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr, ton 4
Ton martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené, a reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Animé de ta Force, il a terrassé les tyrans, et réduit à l’impuissance l’audace des démons. Par ses prières, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion, ton 1
Avec courage ayant mené le bon combat, tu as vaincu l’hostile guerroyeur et de Dieu en récompense tu as reçu le don des miracles, saint Martyr; c’est pourquoi toute l’assemblée des croyants, Eupsychius, d’une même voix en ce jour te dit bienheureux.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe XXV, 1-9
Seigneur Dieu, je Te glorifierai, je louerai Ton nom, parce que Tu as fait des choses merveilleuses, selon Ton conseil antique, fondé sur la vérité. Qu’il en soit ainsi. Tu as réduit des villes en des monceaux de ruines, des villes fortes, dont les fondations ne devaient point faillir ; la ville des impies ne sera point réédifiée dans l’avenir. C’est pourquoi un peuple pauvre Te bénira, et les villes des hommes Te béniront. Car Tu es le protecteur de toute humble cité, Tu es l’abri du pauvre en son indigence; Tu les sauveras des méchants, Toi, abri de ceux qui ont soif, Toi, rafraîchissement des opprimes. Nous étions défaillants dans Sion, comme des hommes consumés par la soif, à cause des impies auxquels Tu nous as livrés. Et le Seigneur Dieu des armées préparera un festin pour tous les gentils; sur cette montagne ils boiront la joie, en buvant le vin, ils se parfumeront de myrrhe. Sur cette montagne, ils seront livrés à la transmission [de la doctrine]. Donnez toutes ces choses aux gentils ; car sur les gentils repose le conseil de Dieu. La mort, ayant prévalu, dévorera les hommes, et de nouveau le Seigneur séchera les larmes de tous les visages; Il effacera sur toute la terre l’opprobre de son peuple; car la bouche du Seigneur a parlé. Et en ce jour on dira : Voici notre Dieu, en qui nous espérons, Il nous sauvera. Voici le Seigneur, c’est Lui que nous attendions ; et nous avons tressailli d’allégresse, et nous nous réjouirons en Celui qui est notre salut.
Genèse IX, 8-17
Et Dieu parla à Noé et à ses fils, disant : Je rétablis mon alliance avec vous, avec votre postérité, Avec toute âme vivante, oiseaux et bestiaux, et avec toutes les bêtes fauves de la terre qui sont sorties de l’arche avec vous. J’établirai mon alliance en votre faveur ; la chair ne périra pas de nouveau par le déluge, et il n’y aura plus de déluge qui détruise la terre. Et le Seigneur Dieu dit à Noé : Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous et toute âme vivante, pour toutes les races futures : Je place mon arc dans la nue, et il sera le signe de mon alliance avec la terre. Lorsque Je rassemblerai les nuées sur la terre, l’arc paraîtra dans la nue. Et Je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec toute âme vivante et toute chair, et il n’y aura plus de déluge qui détruise toute chair. Mon arc sera dans la nue ; et à sa vue je me souviendrai de l’alliance éternelle entre moi et la terre, et toute âme vivante et toute chair qui est sur la terre. Dieu dit à Noé : Tel est le signe de l’alliance que j’ai établie entre moi et toute chair qui est sur la terre.
Proverbes XII, 8-22
On loue la bouche d’un homme intelligent ; les esprits vains sont moqués. Mieux vaut être obscur et utile à soi-même, que se glorifier en manquant de pain. Le juste est compatissant, même pour la vie de ses bestiaux ; les entrailles des impies sont sans pitié. Qui travaille à sa terre se rassasiera de pain ; mais ceux qui poursuivent des vanités sont dépourvus d’intelligence. Celui qui se plaît aux assemblées des buveurs léguera la honte à sa maison. Les désirs des impies sont mauvais ; les racines des hommes pieux sont indestructibles. Par le péché même de ses lèvres, le pécheur tombe en des filets ; le juste y échappe, et celui dont l’œil est bon excite l’indulgence ; celui qui se dispute aux portes irrite les âmes. L’âme de l’homme sera remplie de biens provenant de sa bouche, et ses lèvres recevront leur récompense. Les voies des insensés sont droites à leurs yeux ; le sage écoute les conseils. L’insensé à l’instant même montre sa colère ; l’homme habile renferme en lui-même l’outrage qu’il a reçu. Le juste déclare la pleine vérité ; le témoin des méchants est trompeur. Il en est dont les paroles blessent comme des glaives ; la langue des sages guérit. Des lèvres véridiques n’ont point de détours sans leur témoignage ; le témoin précipité a une langue inique. La fraude est dans le cœur de celui qui machine le mal ; ceux qui veulent la paix seront dans la joie. Rien d’injuste ne plaira au juste ; les impies sont remplis de mal. Les lèvres trompeuses sont en abomination au Seigneur ; Il agrée l’homme de bonne foi.