
27 mars (ancien calendrier)/9 avril (nouveau)
Sainte Matrone, martyre à Thessalonique (IIIème-IVème s.) ; saint Jean l’Égyptien, ermite en Thébaïde (395) ; saints Manuel et Théodose, martyrs (304) ; saint Dominique, évêque de Cambrai (vers 545) ; saint Védulphe, évêque d’Arras (580).

Sainte Matrone était servante d’une noble juive, nommée Pantilla, qui était mariée au général de la garnison impériale de la ville de Thessalonique. Elle adorait Jésus-Christ comme le vrai Dieu et le priait en secret pour ne pas éveiller l’attention de sa maîtresse. Lorsque, chaque jour, celle-ci se rendait à la synagogue, Matrone l’accompagnait jusqu’à la porte, puis elle se dérobait aussitôt pour se rendre à l’église et offrir ses prières au Seigneur, s’arrangeant pour être présente à la sortie de Pantilla. Quand vint la Pâque juive, Matrone, qui désirait assister aux offices préparant la fête de la Résurrection du Seigneur — la vraie Pâque qui nous a fait passer de la mort à la vie — se rendit à l’église, mais elle tarda à rejoindre la synagogue et un des domestiques la dénonça à sa maîtresse. Pantilla, entrant alors dans une grande colère, déclara que si Matrone l’avait trompée sur ce point, elle devait bien être aussi fautive dans son service, et elle ordonna à ses autres serviteurs de l’attacher sur un banc et de la frapper de verges. Aux accusations de Pantilla, Matrone répondit : « Oui, je suis chrétienne, mais j’ai toujours obéi à vos ordres, sauf en ce qui concerne ma foi. En quoi ai-je manqué à votre service pour que vous déchiriez ainsi mon corps ? Si toutefois vous voulez me donner la mort parce que j’adore Jésus-Christ, vous avez tout pouvoir sur ma vie, mais vous n’avez pas de puissance sur mon âme qui appartient à Dieu seul. Je ne redoute aucun de vos tourments ; car Jésus, mon Sauveur et mon Maître, me vient en aide ! » On l’enferma ensuite pendant trois jours, et quand on ouvrit la cellule, Pantilla eut la surprise de la trouver sans aucune trace de blessures, dégagée de ses liens, debout, le visage radieux et chantant les louanges de Dieu. Sa haine n’en devint que plus furieuse et elle ordonna de la fustiger de nouveau, avec plus de cruauté. La même guérison miraculeuse se produisit à trois reprises, mais les coups de verges eurent finalement raison de la résistance que Matrone avait montrée. Au moment de rendre son âme à Dieu, elle dit : « Seigneur Jésus, Sauveur immaculé pour qui j’endure tous ces tourments, je remets maintenant mon âme entre tes mains, daigne me recevoir dans la société de tes martyrs ! » Afin de n’être pas accusée d’assassinat, Pantilla fit précipiter le corps de Matrone du haut d’un rocher et fit croire qu’elle avait été victime d’un accident. Par la suite l’évêque Alexandre (début du IVe s.) fit porter la précieuse relique à l’intérieur de la cité, dans un endroit où l’on construisit une église dédiée à sainte Matrone.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 4
Ta brebis, ô Jésus, / s’écrie de toute la force de sa voix: / C’est toi que j’aime, divin Epoux, / c’est toi que je cherche en luttant; / avec toi crucifiée, / en ton baptême je suis ensevelie; / pour toi je souffre, afin de régner avec toi; / pour toi je meurs, afin de vivre en toi; / reçois comme victime sans défaut / celle qui par amour s’immole pour toi. / Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
Kondakion, ton 4
Amis de la fête, voici venue la brillante solennité, la mémoire glorieuse de la Martyre du Christ, dont le souvenir réjouit l’univers; elle éclaire le monde de ses miracles rayonnants et porte aux hommes une grâce qui ne tarit. Par ses prières, Sauveur, sauve le monde qui est tien.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe XXIX, 13-23
Et le Seigneur a dit : Ce peuple s’approche de moi en parole, et il m’honore des lèvres; mais son cœur est loin de moi. Ils m’honorent en vain, enseignant la science et les maximes des hommes. A cause de cela, voilà que Je vais encore déplacer ce peuple; Je les déplacerai, et je perdrai la sagesse des sages, et je tromperai la prudence des prudents. Malheur à ceux qui approfondissent leurs conseils, mais non avec le Seigneur! Malheur à ceux qui méditent en secret ! Ils feront leurs œuvres dans les ténèbres, et ils diront : Qui nous a vus? Et qui saura ce que nous faisons ? Ne serez-vous pas comptés comme l’argile du potier? Est-ce que l’ouvrage dira à l’ouvrier : Tu ne m’as point façonné? Est-ce que l’œuvre dira à l’artisan : Tu ne m’as pas faite avec intelligence? Est-ce que dans peu de temps le Liban ne sera point changé comme le mont Carmel? Est-ce que le mont Carmel ne sera pas réputé une forêt? Et en ce jour les sourds entendront les paroles du livre avec ceux qui sont dans les ténèbres et ceux qui sont dans les brouillaids. Les yeux des aveugles verront; Et à cause du Seigneur les pauvres tressailliront d’allégresse, et les hommes désespérés seront rassasiés de joie. L’injuste n’est plus, le superbe a péri; ceux qui méchamment s’écartaient de la loi ont été exterminés ; Ainsi que ceux qui, par leurs discours, entrainaient les hommes à pécher; et on tiendra à scandale tous ceux qui tendaient des pièges aux portes de la ville, parce qu’ils auront conduit le juste dans l’injustice. À cause de cela, voici ce que dit le Seigneur sur la maison de Jacob, qu’il avait retranchée d’Abraham : Jacob ne sera plus confondu, il ne changera plus de visage. Mais lorsque mes enfants auront vu mes œuvres, pour l’amour de moi, ils sanctifieront le Saint de Jacob, et ils craindront le Dieu d’Israël.
Genèse XII, 1-7
Le Seigneur dit alors à Abram : sors de ta terre, de ta famille, et de la maison de ton père, pour te rendre en la terre que je te montrerai. Je ferai sortir de toi un grand peuple ; Je te bénirai, Je glorifierai ton nom, et il sera béni. Je bénirai ceux qui te béniront ; ceux qui Je maudirai, Je les maudirai, et en toi seront bénies toutes les tribus de la terre. Et Abram s’en alla, comme avait dit le Seigneur, et Lot partit avec lui. Or, Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Haran. Abram prit donc Sara, sa femme, Lot, fils de son frère, tout ce qui leur appartenait, tout ce qu’ils avaient acquis, toutes les âmes qu’ils avaient acquises dans Haran ; et ils partirent pour passer en la terre de Chanaan. Abram traversa cette terre dans toute sa longueur jusqu’au territoire de Sichem, vers le grand chêne. Or, les Chananéens habitaient alors cette terre. Et le Seigneur apparut à Abram, et Il lui dit : À ta face je donnerai cette terre ; c’est pourquoi Abram bâtit là un autel au Seigneur qui lui était apparu.
Proverbes XIV, 15-26
L’ingénu est crédule ; l’habile vient à se raviser. Le sage a peur et se détourne du méchant ; l’insensé, confiant en lui-même, se mêle aux pervers. L’homme irascible agit sans réflexion ; l’homme sensé supporte beaucoup. Les insensés ont le mal en partage ; l’homme habile est maître de la science. Les mauvais tomberont devant les bons ; les impies seront des serviteurs aux portes des justes. On n’aime pas les amis des pauvres ; mais les amis des riches sont nombreux. Mépriser les indigents, c’est pécher ; avoir compassion des pauvres, c’est se ménager la plus grande joie. Les cœurs égarés songent au mal ; les bons songent à la miséricorde et à la vérité ; ceux qui commettent le mal ne connaissent ni miséricorde ni vérité; les miséricordes et la fidélité sont à ceux qui font le bien. Tout homme diligent a le superflu ; tout homme ami des douceurs et des plaisirs sera dans l’indigence. La couronne des sages est l’activité ; le travail des injustes est mauvais. Le témoin fidèle délivrera son âme du mal ; le témoin trompeur est un brandon de mensonges. Dans la crainte du Seigneur est l’espérance de la force ; Il laissera à ses enfants un appui.