Jour de jeûne
Saint Paul le Confesseur, archevêque de Constantinople (350) ; saint Melaine, évêque de Rennes (530) ; saint Léonard, ermite dans le Limousin (VIème s.) ; sainte Galle, vierge à Valence (VIème s.) ; saint Protais, évêque de Lausanne (VIIème s.) ; saint Luc de Taormine, moine (IXème) ; saint Barlaam de Khoutyn (1192) ; saint Luc, économe des Grottes de Kiev (XIIIème s.) ; saint Germain, archevêque de Kazan (1567) ; saint Barlaam de Keret (XVIème s.) saints néo-martyrs de Russie : Nicétas, évêque d’Orekhovo-Zouïevsk, Anatole (Berjitsky), Arsène (Troïtzky), Nicolas (Dvoritsky), Nicolas (Protasov), Constantin (Lioubomoudrov), prêtres, Varlaam (Nikolsky), Gabriel (Vladimirov) et Gabriel (Moura), moines, Nina (Chouvalov) et Séraphime (Gorchkov), moniales (1937), Basile (Krylov), prêtre (1938).
SAINT PAUL LE CONFESSEUR
Saint Paul naquit à Thessalonique à l’aube du IVe siècle. Lors du premier Concile de Nicée, il était encore tout adolescent, mais il fut peu de temps après rangé parmi les clercs de l’Église de Constantinople. Il se signalait par la pureté de sa vie, sa douceur et son enseignement irréprochable de la foi orthodoxe. C’est pourquoi il fut ordonné diacre, puis prêtre, par l’archevêque Alexandre [30 août], alors qu’il était encore jeune. Aimé de tous les fidèles de la capitale, il fut consacré archevêque, en 340, à la mort d’Alexandre qui l’avait désigné comme son successeur. Son élection déchaîna cependant la haine des ariens qui le calomnièrent auprès de l’empereur Constance, qui se trouvait alors à Antioche. Lorsqu’il apprit la consécration du jeune orthodoxe, il revint furieux dans la capitale et réunit un concile d’évêques ariens, qui déposa Paul et le remplaça par l’évêque de Nicomédie, Eusèbe : un des chefs de file de l’hérésie.
L’arianisme semblait alors pouvoir triompher définitivement puisque l’empereur et l’archevêque de Constantinople en étaient d’ardents partisans. Dès son installation, Eusèbe commença à traquer avec acharnement les défenseurs du concile de Nicée. Mais Dieu n’abandonna pas son Église : Eusèbe mourut après une année, et les orthodoxes de la capitale rappelèrent Paul, qui s’était réfugié à Rome, auprès du pape Jules, et où il avait retrouvé saint Athanase d’Alexandrie, lui aussi exilé pour le Nom du Christ. Au moment de reprendre son siège, le saint confesseur se trouva mêlé à de nouveaux troubles populaires, car les ariens avaient élu et ordonné un successeur à Eusèbe : l’hérétique Macédonius, qui joignait le blasphème contre la divinité du Saint-Esprit à l’erreur d’Arius quant à la divinité du Verbe. Informé de la situation, l’empereur Constance donna, d’Antioche, l’ordre à Hermogène, le chef militaire de la Thrace, d’entrer avec ses troupes dans la capitale et d’en chasser Paul par la force. Le peuple s’ameuta, des combats sanglants éclatèrent partout dans les rues, faisant de nombreuses victimes, et Hermogène lui-même fut victime de la vindicte populaire. Les émeutiers le tuèrent, traînèrent son corps à travers la ville et brûlèrent sa demeure. Paul put donc être rétabli sur son siège, mais pour peu de temps, car l’empereur furieux arriva en force à Byzance, en chassa saint Paul, qui alla chercher refuge à Rome, et il déchaîna aussi sa colère sur Macédonius, l’accusant d’avoir été la cause de tous ces troubles.
En Occident, Paul obtint le soutien de l’empereur Constant qui résidait à Trèves et, grâce aux lettres de réprimandes que le pape adressa aux évêques orientaux pour leur attitude envers sa personne et à l’égard de saint Athanase, il put, au bout de quelque temps, regagner son siège au milieu de l’allégresse populaire. Mais Constance, ne pouvant trouver de repos dans sa lutte contre les orthodoxes, chargea bientôt le préfet Philippe d’expulser Paul et de replacer Macédonius sur le siège de la reine des villes, sans toutefois réitérer les troubles qu’avait occasionné l’intervention d’Hermogène. C’est pourquoi Philippe usa d’un stratagème pour attirer saint Paul vers l’établissement de bains et, sous prétexte de lui rendre les honneurs, il le fit enlever en secret et exiler à Thessalonique, d’où le malheureux évêque se rendit de nouveau à Rome.
En 347, à l’issue du concile de Sardique, Athanase et Paul purent reprendre possession de leurs sièges. Pendant environ trois ans, l’Église de Constantinople connut, autour de son pasteur légitime, la paix et la sécurité de l’Orthodoxie. Mais ce répit fut de courte durée, car, en 350, le comte Magnence se souleva contre l’empereur orthodoxe d’Occident, Constant, et fut proclamé empereur par ses troupes. Ses prétentions à l’empire universel obligèrent Constance à engager une guerre contre lui et, après de dures campagnes, l’empereur hérétique s’empara de Lyon et reconstitua à son profit l’unité de l’Empire. L’équilibre qu’avait procuré jusque-là la présence d’un empereur orthodoxe en Occident était désormais rompu et Constance put déchaîner librement ses persécutions contre les défenseurs de la divinité du Fils de Dieu. Il fit arrêter saint Paul et le fit conduire, chargé de lourdes chaînes, à Singar d’abord, puis à Émèse, et enfin à Cucuse dans la lointaine Arménie. C’est là qu’un jour où le saint évêque célébrait la Divine Liturgie, les ariens se ruèrent dans l’église et l’étranglèrent au moyen de son omophorion (entre 351 et 357).
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Paul le Confesseur, ton 3
La confession de la divine foi a fait de toi pour l’Eglise un autre Paul par le zèle de pontife que tu manifestas; avec celui d’Abel et de Zacharie vers le Seigneur crie justice ton propre sang. Père vénérable, prie le Christ notre Dieu de nous accorder la grande miséricorde.
Tropaire de saint Barlaam de Khoutyne, ton 3:
Par le jeûne, les veilles, le sommeil pris à même le sol ayant épuisé ton corps, tu mortifias, vénérable Père, tous les arguments de la chair et t’es montré un fleuve inépuisable de guérisons pour les fidèles accourant vers tes reliques sacrées; Père Barlaam, intercède auprès du Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes.
Tropaire de saint Germain de Kazan, ton 4
Dès la jeunesse ayant pris de tout coeur le joug du Christ, tu t’illustras dans les combats du jeûne, des veilles, de l’oraison; puis, au service de l’Eglise Dieu t’ayant invité, tu fus appelé, avec le saint pontife Gourias, dans le royaume de Kazan, nouvellement illuminé par la foi, où tu fondas le couvent de la Sviyaga, dont tu fus le premier supérieur avant de devenir le digne successeur du premier évêque de Kazan; puisque tes reliques sont restées à l’abri de la corruption et que ton esprit se trouve en présence du Seigneur, intercède auprès de lui, pontife Germain, avec saint Gourias, ton prédécesseur, afin que ton héritage demeure en la vraie foi.
Kondakion de saint Paul le Confesseur, ton 2
Ayant fait briller sur terre comme un astre la lumière des cieux, tu éclaires à présent l’Église universelle; tu luttas pour elle, bienheureux Paul, donnant ta vie, et comme celui d’Abel et de Zacharie ton sang crie de la terre, appelant le Seigneur.
Kondakion de saint Barlaam de Khoutyne, ton 8
Comme un autre Élie tu fis descendre la pluie du ciel, qui éteignit le feu, à l’émerveillement du roi; tu as réjoui ton peuple et lui donnes l’occasion de te fêter, car Novgorod se félicite grandement de posséder tes reliques et d’être ainsi gardée inébranlable sous le choc des ennemis, et nous te chantons: Réjouis-toi, vénérable Père Barlaam.
Kondakion de saint Germain de Kazan, ton 4
Des exploits de ta justice et sainteté ayant illuminé les spirituelles brebis à toi confiées et les ayant nourries sur les verts pâturages des paroles du Christ, tu les as dirigées, avec la force de ton esprit, sur les droits chemins des préceptes du Seigneur; et maintenant que ton bercail se trouve sous la nuée de tes miracles porteurs de guérisons, en ta sainte mémoire nous chantons: Pontife, ne cesse pas d’intercéder pour ton troupeau auprès du suprême Pasteur.
ÉPITRE DU JOUR
Ph II, 24-30
J’ai cette confiance dans le Seigneur que moi-même aussi je viendrai bientôt. J’ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Épaphrodite, mon compagnon d’oeuvre et de combat, par qui vous m’avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins. Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et tout près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse. Je l’ai donc envoyé avec d’autant plus d’empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste. Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes. Car c’est pour l’œuvre de Christ qu’il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez.
Hébr. VII,26-28, XIII,1-2 (S. Paul le Confesseur)
Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité. Persévérez dans l’amour fraternel. N’oubliez pas l’hospitalité ; car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc VI, 46 – VII, 1
Pourquoi m’appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique. Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie. Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s’est jeté contre elle: aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande. Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l’écoutait, Jésus entra dans Capernaüm.
Lc XII, 8-12 (S. Paul le Confesseur)
En vérité, je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l’homme le confessera aussi devant les anges de Dieu ; mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. Et quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui blasphémera contre le Saint Esprit il ne sera point pardonné. Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz ; car le Saint Esprit vous enseignera à l’heure même ce qu’il faudra dire.