« Ces derniers jours, des questions ont été soulevées sur l’action de S.E. le métropolite Séraphin du Zimbabwe et d’Angola, lequel a procédé le Jeudi Saint dernier, 2 mai 2024, à l’ordination d’une diaconesse pour les besoins missionnaires de sa Métropole. L’événement a provoqué de nombreuses oppositions et a donné lieu à la libre expression de divers points de vue et approches.
Afin d’éviter toute confusion, les éléments suivants sont donc clarifiés :
– La mission en Afrique a besoin de diaconesses, principalement pour le travail pastoral et les baptêmes de femmes adultes, ainsi que dans des cas particuliers, en tant que veuves, dans des milieux plus strictement dominés par les hommes, où la femme veuve est longtemps coupée de la vie sociale et ecclésiastique.
– L’Église connaît très bien la position, l’ordre et les conditions préalables à l’établissement d’une diaconesse, tels que décrits dans les Euchologes, les règles des Constitutions apostoliques et le Concile In Trullo. Il convient de mentionner particulièrement que les diaconesses n’ont jamais été instituées dans l’histoire de l’Église comme des femmes célébrant les saints mystères, mais comme des assistantes dévouées à l’œuvre pastorale, liturgique et sanctifiante de l’Église en général, s’adressant uniquement aux femmes, là où les conditions et les coutumes locales les excluaient de la vie ecclésiale. L’Église primitive a été confrontée à ce problème pastoral et a trouvé la solution à travers les diaconesses. Quand, bien sûr, les sociétés ont progressé spirituellement, elles ont mûri et reconnu les droits des femmes, l’institution des diaconesses est tombée en désuétude. Mais, documentée, l’institution a été et reste certainement dans « l’arsenal spirituel » de l’Église pour faire face à des situations similaires aujourd’hui, dans des conditions locales particulières.
– Face à la diffusion incessante de la Parole évangélique en Afrique et à la venue constante des frères et sœurs à l’orthodoxie, des questions pastorales ont été soulevées, concernant les femmes africaines, absolument similaires à celles auxquelles l’Église a fait face dans les premiers temps chrétiens.
Le Saint-Synode du vénérable Patriarcat d’Alexandrie et de toute l’Afrique a pris la décision de principe de relancer et d’activer l’institution des diaconesses dans sa juridiction pastorale.
Cependant, cette décision est renvoyée à une étude plus approfondie afin de formuler définitivement les détails individuels, tels que les ornements, le mode de ministère et la position liturgique des diaconesses dans la vie de l’Église aujourd’hui.
Cependant, S.E. le métropolite Séraphin du Zimbabwe, missionnaire en Afrique depuis de nombreuses années, a procédé à la mise en œuvre de la décision initiale du Saint-Synode, laquelle, cependant n’a pas été mise en vigueur jusqu’à ce jour, car l’étude sur le sujet en vue la décision synodale finale, n’est pas terminée.
Ayons confiance en notre Église et en particulier dans le vénérable Patriarcat d’Alexandrie et de toute l’Afrique, qui proclame avec sacrifice, calme et désintéressement le Christ crucifié jusqu’aux confins de la terre africaine, sur la base de la tradition et de la pratique de l’Église une, sainte, catholique et apostolique.
Puisse-t-on manifester la même sensibilité que celle que l’on montre maintenant dans le cas de l’intention de faire revivre correctement une ancienne pratique pastorale de notre très sainte Église, pour l’encadrement du clergé du Trône patriarcal de saint Marc, la coopération systématique et pratique dans l’œuvre apostolique en Afrique, ou pour la question majeure de l’intrusion non canonique d’une autre Église autocéphale dans la juridiction de l’ancien patriarcat d’Alexandrie et la tentative blasphématoire de diviser son troupeau autochtone, qui a connu le Christ à travers le ministère sacrificiel laborieux et même la mort d’humbles missionnaires grecs, pour la gloire de Dieu et à l’illumination de nos frères et sœurs africains qui sont « dans les ténèbres et l’ombre de la mort ».
Fait au Patriarcat d’Alexandrie et de toute l’Afrique
Alexandrie, le 11 mai 2024